Les yeux bandés, Fatima plonge la tête dans une grande bassine d’eau, la bouche grande ouverte pour tenter d’attraper une des pommes plongées dans le liquide. Avec les 500 élèves et stagiaires des 4 établissements d’Apprentis d’Auteuil Mayotte, M’Sayiide, le Lycée d’Enseignement Adapté, le Centre de Formation Continu et l’Internat pour jeunes filles, elle participe à la fête de fin d’année scolaire.
Chamboule-tout, parcours de garçons-café, pêche à la ligne… tout y était pour que la fête soit réussie sous le retour du soleil après les averses matinales. Il y avait aussi un stand de célébration de la fête nationale des Comores qui a lieu ce 6 juillet, avec des cartes géantes des trois îles voisines : « Chacun doit apposer une étiquette de couleur sur sa ville de naissance ».
« Agepac TV »
Deux autres stands ont retenu notre attention. Le premier propose les produits locaux, de l’alimentaire noix de coco, à la déclinaison de ses feuilles pour bâtir des paravents, en passant par les instruments de musique typiques, « le gaboussi ou le tambourin conçu avec de la peau de chèvre ». C’est Ahmed Bakri qui nous vante les mérites de ces matières premières locale qui peuvent être transformées au gré de l’imagination. Il a intégré le dispositif Narisome du centre de formation Agepac.
Un peu plus loin, nous sommes interpellé par un commentateur télé, qui nous présente les attractions dans une diction appliquée : « Nous sommes les élèves du dispositif de lutte contre l’illettrisme-Français langue étrangère de madame Sidonie », explique Abderemane, animateur pour un jour de l’ « Agepac TV ».
Ces grands élèves dont la moyenne d’âge avoisine les 30 ans, s’apprêtent à entonner 3 chansons longuement répétées, « nous travaillons 3 domaines, le français, les maths et l’informatique pendant les 200 heures que dure la formation pour ces demandeurs d’emploi. », nous explique la fameuse madame Sidonie.
Pêche aux friandises, courses en sac, confection de masques… les rois de la fête étaient les élèves, autour de leur directeur, Antoine Duhaut, sur le départ.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte