Ils avaient été prévenus, et pourtant de nombreux automobilistes se sont retrouvés bloqués au niveau du dispensaire Jacaranca, provoquant ainsi des embouteillages sur le chef-lieu dès 8 heures, un jour de fête nationale. Comme tous les ans, la zone du front de mer avait été sécurisée. Il fallait se lever tôt, et surtout beaucoup marcher, pour espérer être bien placé afin d’assister au fameux défilé du 14 juillet.
Moins nombreuse que l’année dernière, plus timide aussi, la foule a assisté avec beaucoup de solennité à ce moment d’union nationale. «Merci d’éteindre vos téléphones», demande-t-on au public avant le début de la cérémonie. Pas une sonnerie n’aura retenti durant l’heure qui a suivi le défilé, en revanche les perches à selfie se sont fait remarquer aux abords du front de mer.
Et c’est sous les couleurs de la gendarmerie que s’est ouverte cette célébration du 14 juillet.
Comme chaque année, beaucoup défilaient pour la première fois. C’était le cas de 18 policiers municipaux, issus de différentes communes de l’île. Le peloton composé de 36 policiers municipaux était mené par M’dogo Anfane, responsable de la police municipale de Mamoudzou. Des fonctionnaires territoriaux qui étaient donc originaires de Mamoudzou, mais également de Dzaoudzi-Labattoir, de Pamandzi, de Dembéni ou encore de Sada. 11 communes étaient ainsi représentées. Une volonté de la préfecture de Mayotte de mettre en avant les policiers municipaux. 6 communes de Mayotte n’ont pu présenter leurs agents, faute de moyens: «il fallait un uniforme adéquat pour les policiers. Certaines communes n’ont certainement pas eu le temps de tout préparer. Mais au vu du succès de la démarche, il est évident que l’année prochaine, toutes les communes seront représentées», nous glisse le capitaine de police Chaharoumani Chamassi, chargé de mission au cabinet du préfet, qui s’est occupé de l’entraînement du peloton.
Ces héros de tous les jours
Pour Fréderic Veau, préfet de Mayotte, il s’agissait, à travers ce 14 juillet, de reconnaître le travail accompli au quotidien par ces agents. «C’est un engagement conjoint entre les forces de police nationale, de gendarmerie et des polices municipales pour un travail de sécurité au service de nos concitoyens. Ce travail est global. C’est évidemment une méthode de travail qu’il nous faut développer parce que cela nous permet de regrouper nos forces et d’être plus présents sur le terrain».
Durant la cérémonie, d’autres ont été mis en avant: l’agent de sécurité Soidri Souffou Ousseni a été récompensé de la médaille d’honneur pour acte de courage et de dévouement. Alors qu’il était en fin de service, à proximité de la barge de Mamoudzou, il s’est jeté à l’eau pour secourir une personne, au péril de sa vie… Il ne savait pas nager. Le brigadier Teddy Beaulieu, lui, s’est retrouvé dans une situation d’urgence, alors qu’il effectuait une mission de surveillance: il a aidé une femme à accoucher dans sa voiture. La situation aurait pu être grave puisque le cordon ombilical était enroulé autour du cou du bébé.
Chamsidine Lookman a évité la noyade à une jeune fille, à Petit Moya, le jour de l’Aïd. Le jeune homme de 25 ans avoue ne pas avoir réfléchi avant d’agir. «Il s’agissait d’une vie donc automatiquement il fallait la sauver. C’était quelqu’un qui était en difficulté donc forcément, il faut la sauver. Aujourd’hui , je suis fier. Ça a changé quelque chose à ma vie, c’est vrai. Et c’est la première fois que suis décoré comme ça. Pour moi, c’est un grand jour qui restera gravé dans ma mémoire”.
Les ambassadeurs du service civique à l’honneur
Eux n’ont pas défilé, mais se sont distingués. Les ambassadeurs du service civique de Mayotte étaient également présents pour la première fois à cette fête nationale. Ils s’appellent Houssani, Salima et Rahmatou. Leur objectif aujourd’hui était simple, être visibles pour les jeunes et la population afin de rappeler que le service civique est bien en place à Mayotte. Ce dispositif de l’État existe depuis 2012.
Il permet à tous ceux qui ont entre 16 et 25 ans d’ accomplir une mission d’intérêt public, en échange d’une indemnité de 620 euros par mois. Plus de 1000 jeunes ont bénéficié de ce dispositif à ce jour.
Les spectateurs eux n’étaient peut-être pas aussi nombreux que l’année dernière car ils sont devenus téléspectateurs. En effet, pour la deuxième année consécutive, le défilé du 14 juillet a été retransmis en direct sur Mayotte 1ere.
ASA
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