Aux alentours de 9h30, Mourana Said est conduit par les pompiers au centre hospitalier de Mamoudzou. L’homme vient d’être touché par une pierre au niveau de la poitrine. Selon Attoumani Ben Atchou Mari, délégué syndical CGT-MA, un agent de sécurité engagé par la société MCG est à l’origine de la blessure. «À 9 heures, on est arrivés devant le portail avec l’intention de cadenasser l’entrée du port. Il y avait 16 agents de sécurité. À peine avions-nous le dos tourné que les agents ont enlevé la chaîne. Nous sommes donc revenus sur nos pas pour la remettre. Les agents n’ont pas voulu. Et c’est là qu’un homme a lancé une pierre. Il y avait les gendarmes. L’un d’entre eux est intervenu».
MCG indique que le jet est survenu dans un contexte de légitime défense. L’un des grévistes aurait aspergé les agents de sécurité de gaz lacrymogène provoquant l’évanouissement d’un manifestant. Quatre personnes se seraient blessées. Suite à cela, un agent de la sécurité aurait lancé un pavé vers les manifestants pour se défendre. Une plainte devrait être déposée rapidement et une enquête lancée afin de déterminer le déroulement des événements.
Une bonne partie de la journée, les grévistes étaient dans l’attente des nouvelles de l’état de santé de leur collègue afin de décider de la suite qu’ils voulaient donner à leur mouvement, une grève qui est annoncée comme illimitée. Depuis, ils ont appris que Mourana Said est sorti de l’hôpital, sans séquelles graves, bien qu’affaibli. La décision a été prise de poursuivre le mouvement. Les grévistes qui ont déposé un préavis de grève avant celui de la CGT-MA, indiquent soutenir la grève générale lancée en même temps que leur mouvement. Ils expliquent néanmoins que s’il y avait une marche dans le cadre de cette grève, eux resteraient au niveau du port, pour empêcher l’entrée et la sortie des marchandises.
Une trentaine de grévistes
Même si la situation n’est pas perturbée au sein même du port et que les conteneurs sont débarqués normalement, la structure fonctionne pour le moment au ralenti. Le mouvement est suivi par 30 salariés, sur les 150 que compte le port de Longoni.
Les agents sont entrés en grève pour dénoncer le non-respect du protocole de sortie de crise signé le 6 mars dernier, suite à la dernière grève qui avait duré une semaine. Les revendications n’ont pas changé: il est question de l’actualisation des primes et de leur régularisation immédiate avec rétroactivité, ou encore de l’allocation du solde de budget du comité d’entreprise. De son côté Ida Nel, présidente de Mayotte Channel Gateway (MCG), explique que la réunion de la semaine dernière qui devait faire avancer le dossier n’a pas pu se tenir, suite à l’accident mortel qui a eu lieu au port. Une nouvelle réunion est prévue jeudi prochain.
ASA
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