Cérémonie de naturalisation: ils sont 67 nouveaux Français

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La photo de famille après la cérémonie de naturalisation ce jeudi matin à la préfecture autour du sous-préfet Dominique Fossat
La photo de famille après la cérémonie de naturalisation ce jeudi matin à la préfecture autour du sous-préfet Dominique Fossat

La Marseillaise retentit. Sur un écran géant, les paroles défilent. Certains la connaissent déjà par cœur, d’autres ne détournent pas leurs regards du tableau. Les invités sont concentrés, et même si le rythme n’y est pas encore, l’intention, elle, est bien là. Ils sont originaires des Comores, de Madagascar, du Rwanda et de la Lettonie. Pour eux, c’est une nouvelle page qui s’écrit. Cette carte d’identité française qu’ils possèdent enfin, ils l’ont désirée et se sont battus durant plusieurs années pour l’obtenir. «C’est l’officialisation d’un sentiment que j’avais depuis longtemps. Je me suis toujours sentie française et c’est désormais officiel», nous confie Rozy Ibrahim, âgée de 20 ans.

La cérémonie a duré une heure. Les 67 nouveaux naturalisés ont reçu des mains du sous-préfet Dominique Fossat le fameux décret tant attendu, sous les yeux des proches très émus: des poignées de main fermes, des sourires, des accolades, de franches manifestations de joie et d’autres plus timides…

Des Comores, de Madagascar et de Lettonie

Anna Janenko et son mari sont originaires de Lettonie
Anna Janenko et son mari sont originaires de Lettonie

La plupart de ces naturalisés sont à Mayotte depuis plus de 10 ans. Ils y sont étudiants, ils travaillent, maîtrisent la langue de Molière… autant de critères qui sont demandés quand on veut prétendre à la nationalité française. Ils sont issus majoritairement des Comores et de Madagascar. Certains profils sont surprenants à l’instar d’Anna Janenko née en ex-URSS. La jeune femme est à Mayotte avec son mari et leurs 3 enfants. Originaire de Lettonie, elle est naturalisée aujourd’hui, des années après son mari: «c’est un bonheur que notre famille soit intégrée dans la société française», indiquent-ils.

Pour d’autres, c’est une continuité logique. Youmna Bint Ali, bien connue des internautes mahorais recevait son décret aujourd’hui. La jeune fille fait partie de TV Mafoumboni, cette association qui s’est révélée au public en faisant des parodies de la vie mahoraise, et plus particulièrement, la vie politique, sur internet. «Je suis à Mayotte depuis l’âge de 6 ans. Ce n’était pas connu que je n’étais pas française, parce que je n’en parle pas. Mais je n’ai jamais caché que j’étais Comorienne. Je me sens mahoraise mais je suis aussi Anjouannaise, c’est un fait. Je suis un être humain, comme tout le monde. Je me suis dit pourquoi pas ne pas faire les démarches. J’ai commencé en 2013, mais j’ai eu quelques soucis avec des papiers… Je n’ai pas pu achever la demande. J’ai refait une demande fin 2015. Ce n’était pas compliqué. J’ai donné tous les documents. Le fait que je sois à l’école a aidé.»

Des demandes, il y en a une dizaine par jour, en moyenne, explique Yssouf Inzoudine, chef du bureau de l’instruction de la naturalisation. L’année dernière, 354 personnes ont été naturalisées françaises à Mayotte. Elles sont 119.152 à l’échelle nationale. La préfecture souligne que la France est le pays qui accueille et naturalise le plus grand nombre de ressortissants étrangers.

Abby Saïd Adinani
www.lejournaldemayotte.com

Youmna Bint Ali, désormais officiellement Française
Youmna Bint Ali, désormais officiellement Française

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