Nouriati Madi a 59 ans. Originaire de Chiconi, elle a vécu depuis son plus jeune âge à Pamandzi. Aujourd’hui, elle s’est déplacée pour venir écouter la présentation des dispositifs d’aides proposés par la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte. Ce qui l’intéresse, c’est de savoir comment les agents de la CSSM peuvent l’aider. Célibataire, elle s’est retrouvée du jour au lendemain à devoir payer une taxe foncière de 1.444 euros. Celle-ci était jusqu’à lors de 36 euros.
Après de nombreux va-et-vient, cette taxe s’élève désormais à 600 euros. «Je perçois le RSA, mais ce n’est pas suffisant. C’est mon fils qui paye ces 600 euros. Aujourd’hui, ce que je veux n’est pas forcement lié à des questions financières. Je veux juste qu’on m’aide à comprendre, à y voir plus clair. Cette réunion est une bonne chose. J’ai entendu des mots qui me soulagent et me rassurent. C’est compliqué pour nous de nous déplacer et parfois, on peut passer des mois, sans trouver le bon interlocuteur, celui qui pourrait débloquer notre situation».
Lutter contre l’isolement
La question de la mobilité des personnes âgées et de l’accès à leurs droits est au cœur de cette réunion organisée par la CSSM. Pour se faire, elle s’est rapprochée des deux Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS) de la Petite Terre, qui ont mené des opérations de sensibilisation, pendant deux semaines. L’objectif: faire comprendre aux seniors l’importance de leur présence.
«On les a appelés un par un pour les convier à cette réunion», explique Hadidja Boun-Cheikh, responsable du CCAS de Pamandzi. «Un agent polyvalent s’est ensuite déplacé pour les rencontrer chez eux, et leur expliquer l’intérêt de la démarche. C’était également l’occasion de leur rappeler qu’un taxi social était mis à leur disposition pour leurs déplacements».
Le taxi social de Pamandzi était justement là, pour raccompagner ces personnes à leur domicile, après la réunion. Mis en place depuis quelques mois, le dispositif permet aux personnes âgées de se rendre chez leur médecin, par exemple, où même, d’aller faire leurs courses, sous réserve que la demande soit effectuée 48 heures à l’avance.
Un besoin d’information
Les seniors sont curieux et nombreux. La réunion, ce jour-là, a duré plus de 3 heures, mais ils sont demeurés attentifs jusqu’au bout, posant des questions, n’hésitant pas à parler de leur situation personnelle… «Cela ne nous surprend pas», affirme Abdoul Hamidi Keldi, directeur adjoint de la CSSM. «Nous avons une problématique d’accès aux droits. Ils existent, mais sont méconnus. Il y a une panoplie d’aides en direction des personnes âgées. Il existe également des personnes qui peuvent les orienter, les accompagner pour obtenir ces aides. Nous avions besoin de proximité pour faire passer ce message, c’est pour cette raison que nous avons fait appel à ceux qui côtoient ce public au quotidien».
Aide au voyage, aide à l’amélioration de l’habitat, aide pour l’accompagnement de diverses démarches administratives… Les différents dispositifs proposés aux retraités ou aux personnes bientôt en âge de partir à la retraite ont été expliqués, avec soin. Ces rendez-vous sont amenés à se reproduire dans toute l’île. Un calendrier va être mis en place rapidement.
Abby Saïd Adinani
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