Il n’était pas parti bien loin. Après un mois de cavale, un des évadés de l’Aïd s’est fait rattraper… dans le secteur de Majicavo. Le travail d’investigation a permis à la gendarmerie de récupérer des informations que les enquêteurs ont pu exploiter, remontant ainsi jusqu’au fuyard. Ces sont les gendarmes du GIGN qui ont procédé à l’interpellation de l’individu dans la nuit de vendredi à samedi.
Le 25 juin dernier, jour de la fin du ramadan, l’homme faisait partie des quatre détenus qui tentaient la grande évasion du centre pénitentiaire de Majicavo. Profitant de failles dans le dispositif de sécurité, ils étaient parvenus à franchir le grillage et les barbelés de l’enceinte de la prison mais la cavale a pris fin rapidement pour deux d’entre eux.
Un premier a été immédiatement rattrapé par les fonctionnaires de l’administration pénitentiaire, au pied de la clôture, sérieusement blessé par une chute lors de sa fuite.
Le deuxième a été ensuite arrêté par les gendarmes mobilisés dans un très vaste dispositif, déployé dès l’alerte lancée.
Un faible espoir
Il en restait donc encore deux dans la nature. Malgré la mobilisation d’une dizaine de patrouilles, dont les équipes cynophiles, ainsi que de la section aérienne, les heures suivant l’évasion n’avaient pas été couronnées de succès pour les forces de sécurité.
La gendarmerie avait invité la population à ne pas accueillir les évadés, expliquant que, par définition, ils pouvaient se montrer dangereux.
Les anciennes victimes des détenus en fuite avaient également été prévenues de cette évasion, pour qu’elles puissent prendre des dispositions et ainsi demeurer en sécurité.
Mais, un mois après l’évasion, les chances semblaient de plus en plus mince de parvenir à localiser les deux derniers fuyards, même si les enquêteurs savent se montrer patients. Dans des circonstances différentes, les 3 évadés de l’Aïd 2016 n’avaient jamais été retrouvés. Ces détenus étaient parvenus à fausser compagnie à leurs gardiens quasiment un an plus tôt, et ils étaient alors probablement partis en kwassa vers les îles voisines très rapidement, pour une cavale plus sereine.
Peut-être un mur en béton
Entre ces deux évasions, sept autres tentatives ont été recensées par les personnels du centre pénitentiaire de Majicavo. Après ces événements de l’Aïd 2017, les syndicats ont organisé un mouvement et formalisé une série de revendications au directeur inter-régional. Six mesures portant sur des équipements nouveaux ont déjà été actées. Une 7e devrait être décidée dès ce lundi : il s’agit de la réalisation d’un mur en béton de 6 mètres de haut autour de la prison. Seule, la demande d’un mirador a été refusée.
Un audit est également en cours.
Concernant l’évadé rattrapé ce weekend, il a été présenté au juge d’instruction en charge du dossier et évidemment incarcéré à nouveau à Majicavo. C’est la section de recherche de la gendarmerie qui est saisie de l’ensemble du dossier, aussi bien des modalités de l’évasion que du dispositif de recherche.
PM
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