L’idée a germé au cours de la dernière année scolaire. Les caillassages de bus et agressions d’élèves qui ont défrayé la chronique ont incité les parents d’élèves à se mobiliser pour assurer la sécurité de leurs enfants. « Le projet est né l’année dernière, on a rencontré les parents d’élèves qui font déjà un travail similaire au collège, explique Widaad Mouhamad, du réseau de bus Matis. On voulait avoir des parents relais en plus de nos médiateurs, dans les bus et aux arrêts de bus. Leur force est d’être à même de repérer les enfants en situation de primodélinquance, et de pouvoir en parler avec leurs parents. Ils ont l’avantage de la proximité. »
Le projet vient pour la compagnie de car « en complément de notre campagne sur le respect et contre la violence. C’est donc une continuité dans nos projets, pour améliorer les conditions de travail des conducteurs, et la sécurité des usagers. »
Bénévole et moteur de l’initiative, Bouchrane Saindou est président de l’association des parents d’élèves de Majicavo. Sa priorité est de sécuriser le trajet des élèves vers et depuis le collège. « On a constaté que la délinquance règne dans les communes. On voulait être auprès des élèves sur le chemin de l’école, afin de les orienter dans un souci d’équilibre social. Les parents relais peuvent se tenir aux arrêts de bus pour identifier les enfants qui ont un mauvais comportement, discuter avec eux et avec leurs parents. Cela complète en effet le travail des médiateurs. Ils sont présents la matinée, mais aussi en fin d’après-midi. »
« Le président (des parents d’élèves) l’a bien compris, la réponse à la problématique de la violence et l’insécurité passera en partie par une prise de conscience et de responsabilités des parents, exprime la société Matis dans un communiqué. »
Pour le moment, la vingtaine de parents relais qui, gilets oranges sur le dos, se partagent les arrêts de bus autour du collège, mais qui sillonnent aussi les trottoirs alentour pour accompagner les élèves, n’ont « constaté aucun problème particulier » en deux semaines de dispositif. Signe peut-être d’un effet préventif et dissuasif de cette présence.
Pour l’instant, le dispositif ne concerne que le collège de Majicavo, mais « s’il fonctionne bien, il pourrait s’étendre à l’ensemble de l’île » espère Widaad Mouhamad.
Yohann DELEU
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