La cérémonie de ce vendredi soir au Bataillon du Service Militaire Adapté (BSMA) de Combani, rappelait qu’il y a 147 ans, les 31 août et 1er septembre 1870, une poignée de soldats français des Troupes de marine avait tenu tête face aux prussiens dans un petit coin des Ardennes.
Le 31 août 1870, sur ordre du général Mac Mahon, la 2e brigade du général Martin des Pallières doit reprendre le village de Bazeilles, situé près de Sedan et entouré par les soldats bavarois. D’importance stratégique, car situé sur la frontière franco-prussienne, Bazeilles est le théâtre d’une bataille acharnée et extrêmement meurtrière. Pendant 24 heures, les marsouins (fantassins) et les bigors (artilleurs) réunis au sein de la Division bleue luttent et réussissent à faire battre en retraite les Bavarois. Mais le 1er septembre, l’armée prussienne revient en nombre.
Des commémorations à thème
En infériorité d’effectifs et en manque de munitions, les soldats français résistent héroïquement, « jusqu’à la dernière cartouche ». Les quarante derniers se retranchent avec le commandant Lambert dans une auberge en feu. La dernière munition sera tirée par le capitaine Aubert. Au total, 2 655 soldats de la Division bleue et plus de 5 000 prussiens seront tombés dans la bataille de Bazeilles. Le BSMA, unité des Troupes de marine, commémore chaque année ces combats.
Sur le site de Combani, une succession de tableaux vivants faisait revivre la bataille jusqu’à l’année dernière où toute la scénographie a été revue. « Nous avons du coller au thème donné alors par le ministère qui était ‘Les anciens combattant de la Grande Guerre’. Nous avons orchestré nos tableaux autour, en laissant une grande place à la participation des soldats mahorais », explique le lieutenant-colonel Dominique Bonte, Chef de corps du BSMA.
Le soldat Boinali Souprit à l’honneur
Cette année, impossible pour lui de coller au thème de l’année « Coopération interarmées », « nous avons donc choisi de mettre à l’honneur un Mahorais, Boinali Souprit, engagé comme soldat pour la Deuxième Guerre mondiale.
Face aux autorités, et alors que le vaste espace de gazon dédié à la reconstitution est plongé dans le noir, figeant un tableau de soldats, la voix off rappelle les plus de 40 millions de civils tués lors de la 2ème Guerre mondiale et cite nommément les Mahorais morts au Combat, originaires de Kani Keli, de Passamainty ou de Koungou. « Par ces soldats, Mayotte a participé à la libération de la France ».
Boinali Souprit a vécu jusqu’en 2012, il avait 94 ans, « avec une retraite de 450 euros », assène la voix off, en relevant sa dignité, « je suis heureux, je vis correctement », avait-il déclaré.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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