Le Salon du Tourisme et des Loisirs de Mayotte a ouvert ses portes ce vendredi, et les fermera samedi soir. Plusieurs exposants s’en plaignaient d’ailleurs avant même l’inauguration : « Le vendredi, tout le monde travaille, ça aurait été mieux de le faire sur le week-end ».
A l’image du Forum de l’artisanat, le Salon du tourisme commence lui-aussi à se sentir à l’étroit avec un nombre croissant de stands. Le secteur des loisirs fait défaut, tous les clubs de plongée n’étaient pas là, mais les nombreux artisans exposent un savoir faire qui se renouvelle.
Ceux qui présentaient en série les râpes à coco et cuillères à riz, se sont diversifiés et proposent de objets de déco originaux comme ces coqs de Bandrélé, en feuille de bananier, « je mets seulement deux jours pour en fabriquer un », ou les vases en bambous peints du gîte de Combani, ou encore, le gommage pour le visage à partir d’argile de Chirongui, de coco, de sel de Bandrélé ajouté d’une touche d’ylang… que sa conceptrice vous passe avec un massage des mains d’expertes, un pur bonheur !
Les offices de tourisme régionaux satisfaits
Le toujours très présent Touch’du bois initie une démarche novatrice en se faisant le creuset de plusieurs objets d’artisanat d’art de ses collègues éparpillés sur l’esplanade.
Découvrir notre île, c’est aussi l’objectif du Salon cette année, et les communautés des communes allongent de longs stands pour vanter les particularités de leurs territoires. Mais nous y reviendrons.
Plus loin, les offices de tourisme des pays voisins ne demandent qu’à parler de leur territoire. C’est la 5ème fois que l’ORT de Majunga est présent au Salon, et ça marche : « Les Mahorais, ce sont eux qui remplissent nos hôtels ! », lance avec ironie son représentant, avant d’annoncer vouloir changer l’image du touriste mâle qui va y chercher des filles, « nous lançons des produits pour attirer les familles et ainsi changer de clientèle, surtout que nos sites touristiques sont très prisés. »
Le tourisme, un secteur fragile
L’ORT des Comores aussi est satisfait de sa présence l’année dernière, « surtout pour l’impact que cela a eu sur Mohéli la sauvage, elle attire beaucoup de touristes en provenance de Mayotte. »
Quant à Mayotte, si elle veut relancer son image, c’est la présidente du Comité de Tourisme de Mayotte (CDTM) Fatimatie Razafinatoandro, qui donne les gardes fous : « Le tourisme, c’est le secteur le plus sensible aux événements sociaux, à la cherté de l’aérien et à la cherté de la vie, l’ensemble ayant un impact catastrophique sur l’image du département. »
Le programme de ce samedi propose des chigoma et dahira, du hip hop, et, en soirée, un tirage au sort pour gagner 2 billets d’avion Ewa Air.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte