« Associer la population aux projets se fait de plus en plus ». Le nouveau directeur de cabinet du préfet de Mayotte Etienne Guillet est arrivé le 5 septembre. Il se dit confiant des « défis » qui l’attendent, notamment en termes de sécurité et de délinquance. Il souhaite d’ors et déjà développer un travail en partenariat avec les habitants, à l’instar des deux autres nouvelles têtes de la préfecture : Fatima Fetouhi, adjointe au Sgar, et Pierre Caille-Vuarier, stagiaire de l’ENA.
Ancien ingénieur agronome, le nouveau « dir cab » ne cache pas un intérêt « à titre personnel » sur les questions relatives à l’agriculture, la forêt, l’érosion. Et c’est tant mieux car il y est indirectement lié, par son travail sur la problématique de l’eau « devenue une compétence du cabinet ». Première nouvelle rassurante, le fonctionnaire confirme que la saison des pluies « devrait arriver en temps et en heure ». Pour autant, les différents services se réunissent encore pour « piloter la problématique de l’eau et s’assurer que tout le monde ait de l’eau ». Pas de coupures cette année donc ? Il est trop tôt pour le dire. « Les indicateurs sont au vert, on est confiants, mais la confiance n’empêche pas la prudence. » Les coupures d’eau ne sont en tout cas « pas d’actualité pour les prochaines semaines. »
Sa collègue Fatima Fetouhi est elle aussi désireuse de travailler avec la population mahoraise. « S’il y a des politiques publiques à accompagner, c’est bien sur les territoires ultramarins et à Mayotte en particulier. Mais cela n’aurait aucun sens d’appliquer telles quelles des solutions qui existent en métropole. On vient avec notre expertise, mais il faut aussi écouter les besoins exprimés par les usagers et développer l’écoute de la population ». Une telle démarche n’est pas totalement nouvelle, puisque c’est ce qui se passe à Pamandzi où la population est consultée quant au projet d’aménagement du front de mer. Si dans ce cas, l’enquête se fait par le biais d’un formulaire remis à la population, « on vous fera part dans les semaines et les mois à venir des outils et des moyens par lesquels la mobilisation des habitants pourra se faire » conclut-elle.
Même démarche pour le cadet de la préfecture, Pierre Caille-Vuarier, qui travaille actuellement sur les Assises de l’outre-mer. Il évoque des « projets du quotidien » et une « concertation avec les habitants, notamment ceux qui n’ont pas l’habitude d’être consultés ».
Un changement de paradigme plutôt bienvenu, là où beaucoup de citoyens ont l’habitude de voir tomber des décisions incompréhensibles et non concertées -au moins 3000 d’entre eux l’ont signifié ce lundi matin-, et ne sont invités à donner leur avis que dans les urnes.
Y.D.