Des journalistes du journal mauricien l’Express ont subi des mesures de rétorsion, selon le Syndicat National des Journalistes de l’Océan Indien. « Menaces, perquisitions, interrogatoires » sont autant de pressions exercées sur ces confrères. Selon le SNJ, ces mesures font « suite à la publication d’articles mettant en cause le ministre de la Justice. La publication de ces reportages a entraîné la démission du ministre. »
« le Syndicat national des journalistes français, avec sa section Réunion-océan Indien, s’indigne de ces comportements anti-démocratiques dans un Etat pourtant doté d’institutions démocratiques.
Le SNJ soutient totalement les journalistes de L’Express, qui n’ont fait que leur travail d’information. L’information est à la fois un droit et un devoir dans une démocratie, » communique le syndicat basé à la Réunion.
Alertée, la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) « condamne fermement ces pressions » et « les menaces inacceptables »
» J’appelle la Présidente de la République de Maurice, Ameenah Gurib-Fakim, et son Premier ministre, Pravind Jugnauth, à cesser immédiatement ces mesures de rétorsion contre les journalistes à Maurice « , s’est indigné Anthony Bellanger, le Secrétaire général de la FIJ.
Le ministre Ravi Yerrigadoo a été écarté du pouvoir mi septembre après la publication d’enquêtes le mettant en cause dans une affaire de blanchiment d’argent facilitée « grâce à ses prérogatives ministérielles » selon l’AFP. L’affaire, surnommée « Yerrigadoogate » à Maurice a pris un tour nouveau cette semaine quand des accusations de complot ont été lancées à l’encontre du journal l’Express, entraînant des perquisitions « à cinq heures du matin » et le placement en garde à vue de plusieurs rédacteurs.
Ce qui aurait pu n’être qu’un petit tremblement de terre politique est devenu en quelques jours un scandale international.
Y.D.