« Malentendu » autour de la libération d’un suspect

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Le procureur Miansoni explique qu'il n'y a eu "ni erreur ni légèreté" de ses services.
Le procureur Miansoni explique qu'il n'y a eu "ni erreur ni légèreté" de ses services.
Le procureur Miansoni explique qu’il n’y a eu « ni erreur ni légèreté » de ses services.

L’affaire commence jeudi 12 octobre avec l’agression d’un restaurateur à Cavani, braqué par plusieurs individus. Le jour-même, la police de Mamoudzou met la main sur un suspect âgé de 17 ans, qui reconnaît son implication comme guetteur.

Samedi, après un peu moins de 48 heures de garde à vue, le jeune a été remis en liberté. Une libération rapidement relayée par plusieurs médias, et qui a suscité l’indignation sur les réseaux sociaux, mais aussi au sein de la police. La décision de la magistrate de permanence de relâcher le gardé à vue a notamment été fustigée. Mais pour le procureur Camille Miansoni, cette décision relevait d’une « stratégie d’enquête ».
« On a interpellé un garçon de 17 ans, avec un casier vierge, qui a reconnu avoir participé en faisant le guet. Est-ce qu’on se contente de lui, et on le présente à un juge et on clôture le dossier ? Ou est-ce qu’on essaye d’identifier les auteurs principaux ? Le résultat d’une enquête ne s’arrête pas à l’interpellation, la finalité c’est le jugement. Et pour avoir un jugement, il faut avoir un dossier complet. »
Ainsi, pour identifier les autres auteurs, la justice espérait pouvoir arrêter de nouveau ce suspect pour l’entendre, voire le confronter à ses complices présumés. Mais la garde à vue est limitée à deux fois 24 heures, et il en avait fait presque 48. « Si on va au bout de la garde à vue, on ne pourra plus jamais le garder à vue dans la même affaire » explique le procureur qui rejette toute « erreur ou légèreté » de ses services.
Preuve de la vision à long terme du parquet de Mamoudzou, un autre auteur présumé de ce braquage a été placé en garde à vue ce lundi.

Un tract qui a fuité sans être validé

« Je ne suis pas contre le fait que ce que nous faisons soit regardé et critiqué, poursuit Camille Miansoni, mais je n’admets pas les informations fausses, ni de mise en cause d’une personne qui a fait son boulot. La vocation d’un parquetier n’est pas de remettre un délinquant dehors, mais d’obtenir à la fin une condamnation. »

Du côté de la police, le secrétaire d’Alliance Thierry Lizola explique que « nous on voulait travailler dans l’instantané, le parquet est dans une démarche d’instruction, ce sont deux visions. On a été surpris de cette libération car on n’avait pas toutes les informations. Mais le procureur a compris notre impatience, ce qui nous permet de continuer à travailler en confiance. A la fin de l’affaire, on verra s’il y a eu dysfonctionnement ou pas. »

Le responsable syndicat se désolidarise également d’un tract estampillé des syndicats Alliance et CFE-CGC qui a été diffusé ce lundi dans la journée. Réalisé par le syndicat, dans le cas d’une réponse insatisfaisante du procureur « il ne devait pas être diffusé » déplore-t-il.

Désormais, l’enquête se poursuit pour identifier et interpeller les autres auteurs de l’agression de jeudi dernier. Le procureur de la République demande à être jugé « sur les résultats ». Lors du procès donc.

Y.D.

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