Des titres de séjour « délivrés avec une grande parcimonie »

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La boîte aux lettres de la préfecture s'est découvert une vocation musicale
La boîte aux lettres de la préfecture s'est découvert une vocation musicale
La boîte aux lettres de la préfecture s’est découvert une vocation musicale

On peut dire que les pouvoirs publics ont pris du temps, ce mardi matin, pour écouter et répondre au Collectif des associations, dont le Codim et les femmes leader, qui avait demandé à être reçu. Pendant près d’une heure et demie, la dizaine de membres d’associations diverses a donc été reçue par le directeur de cabinet de la préfecture Etienne Guillet, le procureur Camille Miansoni et le colonel Leclercq de la gendarmerie.
A l’extérieur, un petit comité de soutien jouait du tambour, parfois sur la boîte aux lettres de la préfecture « car c’est là que les étrangers déposent leur courrier » ou sur le capot du pick-up des militants. Le problème avec les immigrés selon les femmes à l’extérieur ? « Ils viennent exprès pour causer des problèmes, leur gouvernement les envoie pour nous torturer » exprime une femme.
Il ne sera pas possible d’avoir davantage de réactions des manifestants. Un des membres reçus en préfecture glisse avoir émis « des propositions » au directeur de cabinet du préfet, avant de se raviser. « Ma femme ne veut pas que je parle ».
Plus loin, devant la grille, une autre femme taquine un policier. « On va venir vous chatouiller, vous verrez c’est excitant ». A la fois espiègle et méfiante, l’atmosphère restait bon enfant.
Sur le contenu de l’heure et demie de réunion, c’est Etienne Guillet qui en dira le plus. « Ils ont posé plusieurs questions essentiellement liées à l’immigration clandestine, sur les chiffres des cartes de séjour, les moyens de l’Etat affectés à la lutte contre l’immigration clandestine. Cela a été une discussion longue et intense. »
Interpellé sur les régularisations de sans-papiers, le haut fonctionnaire leur a simplement explique que « les régularisations sont encadrées par la Loi, on applique donc la loi. Si on refuse un titre de séjour, il faut avoir des raisons. On est très vigilants, on distribue les titres de séjour avec parcimonie à certaines personnes qui rassemblent les critères. »

Le « dir-cab » confirme avoir reçu un certain nombre de propositions et de demandes du Collectif, mais « rien qui puisse vraiment être mis en oeuvre. Je leur ai par contre proposé de participer aux Assises de l’Outre-Mer puisque c’est public. »

Si les militants sont ressortis montrant une certaine déception (Faoudzia Korjee a quant à elle quitté la réunion au bout de 30 minutes « écoeurée de répéter toujours la même chose »), les échanges ont été « utiles » selon la préfecture.

Le sous-préfet Etienne Guillet
Le sous-préfet Etienne Guillet

« Il est toujours utile de dialoguer, l’Etat est à l’écoute de la population, poursuit Etienne Guillet. » Interrogé sur les éventuelles suites que pourrait donner le Collectif à ces échanges,  » L’enjeu était aussi de rappeler qu’on est dans une société de droit. Quelle que soit la situation, on appliquera le droit  » explique-t-il.

Reste un point sur lequel les membres présents ont obtenu des réponses précises, c’est sur les chiffres de régularisations, qui sont en baisse constante et rapide à Mayotte. La préfecture enregistre de moins en moins de nouvelles demandes de titres de séjour, et elles sont aussi de moins en moins accordées. Ainsi en 2015, 17 000 dossiers de première demande avaient été déposés, contre 12 000 en 2016 et à peine 7900 au 31 août dernier pour 2017.

« Quand vous avez plus de refus, c’est que les services de l’Etat font leur boulot de vérification et de lutte contre la fraude » conclut le sous-préfet.

Y.D.

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