La Fédération Nationale CGT des Ports et Docks assure le suivi syndical de plusieurs dizaines de milliers de salariés intervenant dans différents métiers ou professions portuaires. Invitée par le secrétaire départemental de la CGT Salim Nahouda, une délégation de syndicaliste était venue à Mayotte en février 2017. Le combat était alors celui de la SMART, l’aconier (dockers) historique du port, contre Mayotte Channel Gateway, que les gestionnaires accusaient de spolier en s’implantant sur le secteur de la manutention, privé, en sus d’exercer comme gestionnaire d’une délégation de service public.
La Fédération CGT évoque alors à l’issue, « une situation plus qu’ambiguë concernant la gestion du port », dans un courrier adressé au préfet. En octobre dernier, elle se prononce une nouvelle fois sur le port, mais cette fois, sur le conflit opposant les salariés de MCG à leur direction, qui sont en grève pour défendre leurs acquis. Dans un nouveau courrier adressé au préfet, le secrétaire général adjoint de la Fédération s’offusque de la méthode de négociation de la direction de la société, et s’adressant à sa présidente Ida Nel, explique vouloir interpeller la ministre des Transports lors d’une rencontre le 30 octobre à 15h.
Longoni, une patate chaude
C’est ce qu’elle a fait, et Salim Nahouda accompagnait la délégation lors des échanges avec la ministre Elisabeth Borne : « Ils ont évoqué la situation générale des ports français, qu’ils soient Grands Ports maritimes ou ports décentralisés, puis, ils ont parlé du port de Mayotte. »
Selon le syndicaliste, la ministre aurait indiqué « avoir conscience de la situation au port », et « vouloir une évolution quant à la gestion actuelle. » Elle compte se baser sur les rapports des missions interministérielles d’experts, « mais nous lui avons fait part de notre méfiance, étant donné qu’ils se sont rendus à un cocktail invités par Ida Nel, alors que le préfet avait donné consigne à ses services de ne pas s’y rendre. »
« La ministre a également l’intention de demander aux deux sénateurs Mahorais de porter la voix du Département auprès du gouvernement pour qu’une décision soit arrêtée, rapporte Salim Nahouda, ils ne veulent pas laisser traîner les choses en tout cas ». Est-ce une stratégie pour retarder une prise de décision ou refiler une patate chaude aux sénateurs ? En tout cas, chacun semble avoir peur de s’y brûler et de trancher sur ce dossier.
Les salariés grévistes de MCG annonçaient dimanche soir dans un sms vouloir « poursuivre le combat » dès 7h30 ce lundi matin.
A.P-L.
Lejournaldemayotte.com