Elle va pouvoir apporter sa pierre. Rozette Issouf, une psychologue native de Mayotte a été choisie pour participer à l’équipe nationale des projets ultramarins dans le cadre des Assises de l’Outre mer.
« C’était une proposition de dernière minute, explique-t-elle avant de participer à un atelier sur l’économie. Le cabinet du ministère de l’Outre-mer a entendu parler de moi car je suis doctorante en psychologie, je travaille sur la jeunesse mahoraise « entre sublimation et passage à l’acte ». En outre en métropole, on me sollicite beaucoup pour parler de la culture mahoraise. Ils ont dû faire leur petite enquête poursuit celle qui est aussi connue pour son livre « la Solitude du coeur ».
Si elle a accepté de participer bénévolement à ce projet, c’est « par amour pour mon île ».
Son rôle au sein de ce groupe de 15 personnes sera d’étudier les propositions faites dans le cadre des Assises, et d’en choisir plusieurs qui soient « pragmatiques et applicables en deux ou trois ans » explique Alain Gueydan, directeur de la Dieccte. Le groupe, issu de divers horizons et travaillent sur tous les territoires ultramarins se répartit des thèmes de réflexion. « Je fais partie du groupe société et culture » résume la psychologue-écrivaine.
La psychologie au service de la politique
Si les Assises n’en sont qu’à leurs débuts, la doctorante a déjà quelques idées qui lui tiennent à cœur, notamment « la question de la sécurité à Mayotte, l’éducation et la protection des mineurs ». Des sujets sur lesquels elle exclut de faire table rase du passé. « Des choses ont été faites, des diagnostics territoriaux, il faut se baser sur l’existant, comme la coopération régionale sur l’immigration. Il faut améliorer nos relations avec les Comoriens balaye-t-elle. Au niveau de la protection des mineurs et de la souffrance psychique, il y a beaucoup aussi à faire. La société mahoraise a évolué trop rapidement. Crise identitaire, on oscille entre tradition et modernité, il y a des choses dont on doit faire le deuil mais on n’a pas eu le temps de se préparer à ça. Il faut travailler là dessus. »
Enfin, Rozette Issouf souhaite contredire les détracteurs des Assises. « J’entends souvent que les Assises sont là pour cacher les problèmes et non pour les régler. Au contraire, je pense que c’est une opportunité pour nous exprimer. C’est le moment de parler, de voir ce qui ne va pas, mais aussi ce qui va. On doit aussi avoir cette capacité de rêver, d’avoir de l’espoir. Sinon on aura du mal pour la suite. »
Y.D.
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