Violences présumées : la grève au CHM dérape

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Photo prise par une scootériste après avoir été destabilisée par des manifestantes.
Photo prise par une scootériste après avoir été destabilisée par des manifestantes.
Photo prise par la scootériste qui a été déstabilisée par des manifestantes.

Lundi, Anli Rigotard, porte parole de l’intersyndicale du CHM promettait de durcir le mouvement de grève. Promesse a été tenue, puisque ce mercredi à l’aube, un barrage était dressé devant l’hôpital. La tension est rapidement montée et au moins deux personnes dont un agent non gréviste ont été pris à partie par les grévistes alors qu’ils se rendaient au travail.
Les débordements ont commencé dès 7h du matin, avec le barrage devant la grille principale du CHM. Carole ne travaille pas à l’hôpital, mais passe devant pour aller au travail. Sur son scooter, venant de la rampe Sogéa, elle a été autorisée par les manifestants à passer le premier barrage, puis le second. C’est là à 20m du commissariat qu’elle s’est retrouvée au sol. « Deux Bouénis qui étaient assises sur un muret se sont précipitées vers moi et se sont mises en travers de ma route. Je n’allais déjà pas vite, avec la pente, mon scooter a chuté et je me suis retrouvée au sol. J’étais en détresse, j’ai demandé si quelqu’un allait m’aider à me relever et j’ai fait l’objet d’insultes, ça rigolait dans tous les sens. De colère j’ai sorti mon téléphone, je les ai pris en photo et j’ai dit que j’irais à la police. »
Dans la foulée, encore sous le choc, elle s’est rendue au commissariat pour signaler ces faits, photos à l’appui.

« Je comprends qu’on fasse grève, mais je dénonce la violence inutile et le manque de solidarité », poursuit-elle. Toujours de colère, elle a publié dans la matinée les photos de son échange avec les manifestants, résumant la situation. Une publication qu’elle a supprimée rapidement. 50 minutes après la publication, pas moins de 90 commentaires, dont des injures à caractère raciste.

Un agent brutalisé et un syndicaliste en garde à vue.

Un peu plus tard, des violences ont aussi eu lieu à l’entrée des urgences. Un poste provisoire a été installé pour faire le tri des patients, afin de ne laisser entrer que les cas les plus graves aux urgences. Le centre Jacaranda étant fermé par la grève, le service des urgences se trouve surchargé. Un agent chargé d’opérer ce tri a été pris à partie par des syndicalistes et brutalisé. « Il y a eu un problème devant les urgences ce mercredi matin qui a induit des conséquences fâcheuses pour l’agent concerné explique la directrice du CHM Catherine Barbezieux. Une enquête sérieuse est ouverte, la scène a été filmée et il y a eu un dépôt de plainte. »

Catherine Barbezieux, directrice du CHM
Catherine Barbezieux, directrice du CHM

Dans la matinée, la directrice avait aussi demandé aux forces de l’ordre de retirer les chaînes qui bloquaient l’entrée du CHM. « On respecte le droit de grève mais je suis aussi là pour assurer la sécurité. J’ai demandé de faire retirer les chaînes pour la sécurité incendie. Car là en cas de problème les personnels étaient pris comme des rats. Je ne souhaite pas d’affrontement physique mais je ne pouvais pas accepter ce type de fonctionnement. »

Carole, que nous avons pu contacter ce midi, était encore sous le choc des événements du matin. Elle regrette ces violences qui « les rendent moins crédibles dans leur mouvement, ça les dessert ».
Des événements d’autant plus dommageables que le ministère a accédé à une des principales demandes de l’intersyndicale en organisant dès 14h une réunion à l’ARS en visio-conférence avec Paris, afin de répondre à la demande des syndicats d’avoir un médiateur au ministère de la Santé.

Un rendez-vous important pour l’intersyndicale, qui se déroule en l’absence d’Abdou Maoulida de la CGT. Il est actuellement en garde à vue au commissariat suite aux faits de violence de ce matin.

Y.D.

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