Interview de Jiri Plecity, membre de la Commission européenne : « Il faut accélérer la consommation du FSE »

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Jiri Plecity
Jiri Plecity
Jiri Plecity est venu faire un point d’étape

Jiri Plecity, Chef de l’unité France, Pays-Bas, Belgique et Luxembourg, de la Direction générale de l’emploi, des affaires sociales et de l’inclusion à la Commission européenne n’est pas venu seul à Mayotte. A sa droite au premier rang de l’inauguration des projets européens de la commune de Bandrélé, Gaëtane Meddens, sa collaboratrice Responsable géographique FSE à la même Direction générale, et à sa gauche, Manuel Gavira, Responsable géographique du Fonds FEDER au sein de la Commission européenne.

Du beau monde au sud de l’île, l’occasion rêvée de faire un point avec le Jiri Plecity sur la consommation des fonds européens, et en particulier celui dont il a la charge, le Fonds social européen (FSE).

JDM : Pour quelle raison êtes-vous à Mayotte ?

Jiri Plecity : « Une importante commission d’arbitrage se tenait à La Réunion, j’en ai profité pour venir faire un point d’étape à Mayotte, d’autant plus que je ai pris mes fonctions il y a un an. »

Le préfet Frédéric Veau a souligné le retard pris sur le FSE. Or, les besoins sociaux sont forts à Mayotte. Comment expliquer cette lenteur ?

Jiri Plecity : « Ce fonds est le plus difficile à mettre en œuvre, car il concerne des petits projets. Les structures porteuses n’ont pas toujours une assise suffisamment solide, notamment en terme de tenue de comptabilité. Les projets de l’Initiative pour l’Emploi des Jeunes ont bien fonctionné, car il s’adressaient aux jeunes de moins de 25 ans, et concernaient des associations ou des entreprises structurées. C’était en outre une priorité de la Commission. »

Comment améliorer notre consommation ?

Les membres de la Commission européenne lors de la Journée de l'Europe à Bandrélé
Les membres de la Commission européenne lors de la Journée de l’Europe à Bandrélé

Jiri Plecity : « Il faut bâtir peu à peu les compétences, surtout en matière de connaissances administratives. Avec l’arrivée à Mayotte du code du Travail de droit commun, une multitude de structures qui existent en France, vont faire leur apparition. Et les Chambres consulaires vont devenir de vraies porteuses de projets. Le temps de l’apprentissage est toujours le plus long.

Justement, dans ce domaine, le secteur de la formation, compétence de la région, donc du conseil départemental, fait preuve de lenteurs !

Jiri Plecity : « Je suis relativement confiant. J’ai rencontré les élus de Département pour évoquer la formation professionnelle, ils m’ont assuré que d’autres marchés allaient être lancés. D’autre part, avec la généralisation du code du travail national, de nouvelles structures de gouvernance* vont naître en matière de formation professionnelle. »

Êtes-vous inquiet sur le rythme de consommation des fonds à Mayotte ? Devons-nous craindre des dégagements d’office** ?

Jiri Plecity : « Les équipes du Secrétaire Général aux Affaires Régionales de la préfecture et de la Direction du travail sont opérationnelles. J’ai beaucoup insisté sur l’indispensable coordination entre le conseil départemental et l’Etat, car la consommation du FSE est fortement liée à une bonne collaboration. Mais ils ont été rassurants.
Sur le sujet des dégagements d’office, le risque paraît évité pour 2017, la préfecture m’ayant assuré qu’un nouvel appel à projets aurait lieu d’ici la fin de l’année, il faut en effet accélérer. Mais pour 2018, je suis moins confiant, le programme est ambitieux, plus difficile à atteindre. Tout dépendra de la compétence à instruire les dossiers. »

Propos recueillis par Anne Perzo-Lafond
Pour lejournaldemayotte.com

* Les COPAREF et CREFOP
** Les demandes de paiement qui n’ont pas fait l’objet de dépenses certifiées par l’autorité de gestion dans les deux ans sont dégagées d’office par la Commission européenne

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