Tomates contaminées : ce que le consommateur Mahorais doit savoir

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Gérard Yeselnik connaît les habitudes de consommation mahoraises pour avoir déjà vécu sur notre territoire
Gérard Yeselnik donne des précisions sur cette surveillance préfectorale de la commercialisation des tomates

Tout d’abord, comme nous l’écrivions, il y a un an la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF) alertait les services de la préfecture sur l’utilisation de l’insecticide diméthoate interdit en France. 5.000m2 de plants avaient alors été détruits à Bandrélé.

« Depuis les prélèvements ont continué, et nous avons constaté que les produits vendus par la grande distribution et par les coopératives, sont conformes. En dehors d’un incident sur une coopérative, et nous avons pu remonter jusqu’au producteur, justement grâce à la traçabilité. Il ne faut donc jamais acheter ses tomates au bord des routes, certains dépassements de taux sont alarmants », informe Gérard Yeselnik.

La papaye au secours de la tomate

Mais au marché couvert de Mamoudzou, tout ne serait pas rose, ou plutôt rouge-tomate sans risque : « Lorsque nous sommes arrivés ce mercredi, bon nombre de vendeuses se sont enfuies. Tout n’y est pas encore formalisé. Beaucoup nous expliquaient avoir acheté à un producteurs, mais ne détenaient pas de factures. Entre Mamoudzou et Mtsapéré, nous avons détruit en une journée 400 kg de tomates, et nous avons continué ce jeudi ».

Pour Gérard Yeselnik, il est impossible de cultiver la tomate en milieu tropical sans utiliser d’insecticide, « à cause de la mouche du fruit. Mais un insecticide autorisé. Surtout que le label Ecophyto est expliqué à plusieurs producteurs démarchés par la DAAF depuis quelques années ». Une petite productrice de Hajangua nous expliquait en revanche n’utiliser aucun pesticide, « je prépare une mixture à base de plantes aromatiques, et je disperse des graines et feuilles de papaye. C’est sûr, les tomates sont plus petites et moins jolies d’aspect, mais saines. D’ailleurs, demandons nous comment faisaient nos anciens ! »

Avec ou sans peau

Information sur la méthode prônée par Ecophyto
Information sur la méthode prônée par Ecophyto

Il faut savoir qu’il y a une filière d’importation illicite de cet insecticide à Mayotte. « La DAAF a systématiquement confisqué le produit, sans en cerner l’origine ». Transportées par petite quantité avant d’être diluées, les doses de diméthoate peuvent tenir dans une valise, ou être cachées dans le coin d’un container.

Le diméthoate est pulvérisé ou dilué dans un arrosoir, dont les tomates sont arrosées, « certainement juste avant la récolte, vu les taux enregistrés ! ». Difficile de savoir si en pelant le fruit, on en diminue la toxicité, « lorsqu’il est analysé en laboratoire, c’est sous forme de purée, pulpe et peau sont mélangées ». En tout cas, il y a danger pour la santé des enfants dans 14 cas sur 16, pouvant aller de simples maux de tête, aux convulsions et au coma, comme le précisait l’arrêté préfectoral de mise sous surveillance renforcée de la commercialisation.

Pour ne prendre aucun risque, ne remplir son panier de tomates que dans les grandes surfaces et les coopératives, et informer votre entourage des dangers encourus. Ou alors, se venger sur les tomates en conserve !

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

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