La ministre Girardin appelle à « revoir les aides économiques en outre-mer »

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Photo de groupe au lycée de Petite Terre
Annick Girardin, à l'écoute des projets de Mayotte
Annick Girardin, à l’écoute des projets de Mayotte

Créée en 2009, la Journée Outre-Mer Développement est une journée consacrée à l’Outre-Mer qui en rassemble tous les acteurs économiques : décideurs, entrepreneurs, étudiants, porteurs de projets, représentants d’organismes professionnels, parlementaires et institutionnels. La vocation de la JOMD est triple : recruter, développer et entretenir son réseau, comprendre les Outre-Mer.

La ministre Annick Girardin a tenu un discours très politique sur l’orientation que le gouvernement comptait donner à ces territoires de la République Française géographiquement éloignés.

Tout en annonçant le lancement d’un concours d’innovation qui devrait octroyer un soutien financier et logistique aux porteurs de projets, la ministre a appelé à regarder l’économie autrement, à « modifier notre manière de faire des affaires en outre-mer », notamment en raison de la « révolution numérique ». Une évolution qui doit partir de l’existant, « conforter et stabiliser ce qui fonctionne », pour « permettre l’émergence de l’économie de demain. »

Détaxe dans un port ultramarin

Annick Girardin avec des élus de Mayotte
Annick Girardin avec des élus de Mayotte

Avant d’en arriver à ce qui fera « l’économie de demain », la ministre faisait quelques annonces. La première porte sur l’extension probable à l’outre-mer du dispositif des « emplois francs » de recrutement des habitants issus des quartiers dits « politique de la ville ». La seconde prendra place au cœur d’un port ultramarin (on ne sait pas lequel) dans lequel sera mis en place une « expérimentation de détaxe ».

En réponse à certains élus locaux qui demandent davantage d’autonomie, Annick Girardin émet une condition de « compétences ».

La ministre compte revoir l’ensemble des aides économiques pour l’Outre-mer, « peu lisibles », avec « un périmètre budgétaire qui ne se réduira pas », et cite en exemple la « TVA non Perçue et Récupérable » (qui n’existe pas à Mayotte, la TVA étant nulle), un terme « incompréhensible », qui représente « prés de 100 millions d’euros par an », « est-elle encore adaptée ? » Idem, elle appelle à des propositions sur le dispositif le plus adéquat en remplacement du CICE.

Appel aux futurs « Tesla »

Elle appelle ensuite à soutenir l’innovation et la recherche, « qui aurait misé il y a 6 ou 7 ans sur SpaceX ou sur Tesla ? » C’est la Logan que la vice-recteur de Mayotte avait pris en exemple pour illustrer « l’Ingénierie frugale », concept qu’entérine Annick Girardin  en évoquant la « frugalité », « faire plus avec moins ou équivalent, ou faire mieux ! »

La balance se fait entre les grands postes de recherche et développement sur « des secteurs très intenses en technologies » dont les résultats « ne concernent qu’un infime partie de la population mondiale », et ce qui pourrait être développé pour « amener l’énergie en Afrique, ou permettre l’accès à l’eau potable dans les Caraïbes ».

Une des causes de la stagnation du développement des outre-mer tient, selon la ministre, dans l’écart entre le nombre conséquent d’outils mis à leur disposition et leur réelle efficacité : « Oui la quasi-totalité des territoires possède des incubateurs « Allègre » et des parcs technopolitains, oui les territoires portent des Universités, des CHU et maintenant pour certains des cyclotrons. Mais comment sont positionnés ces outils dans les classements nationaux ou mondiaux ? Et combien de projets ont réellement émergé grâce à ces infrastructures ? Le déséquilibre entre le foisonnement d’outils et la faiblesse du nombre de porteurs de projets doit interroger. »

Un discours qui prend place dans le cadre des Assises des Outre-mer, et qui doit nourrir le débat selon la ministre, pour tourner le dos « à l’ancien monde ».

A.P-L.
Lejournaldemayotte.com

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