C’est à coup de pancartes revendicatives et en descendant dans la rue qu’ils avaient interpellé les médias en août 2016. Parmi eux, des bacheliers qui avaient reçu leur affectation post-Bac en métropole, mais dépourvus de titres de séjour pour s’y rendre. Un de leurs enseignants avait interpelé le préfet, « une règlementation qui freine la réussite, est-ce vraiment l’esprit de nos lois ? » Le paradoxe d’un Etat qui oblige la scolarisation jusqu’à 16 ans des enfants quelque soit leur statut administratif, et qui les considère expulsables ensuite.
Après plusieurs rencontres avec le secrétaire général de la préfecture, ils avaient reçu une proposition de la mise en place d’un protocole d’accord tripartite : tout élève qui interpelle un proviseur sur sa situation, a la garantie que son dossier soit transmis au vice-rectorat, qui contacte la préfecture.
Anticipation des 3 parties
Le système a été long à se mettre en place, provoquant des annulations d’inscription en études supérieures l’année dernière, « en raison des délais d’instruction des dossiers à la préfecture, indique le Collectif d’étudiants étrangers de Mayotte, le risque est d’autant plus élevé que les élèves sont jeunes, qu’ils n’ont jamais redoublé de classe ou même auraient une année d’avance ».
Depuis, bon nombre de situations ont été débloquées : « Pour l’année scolaire en cours, un nouveau protocole a été mis en place entre le Vice-rectorat et la Préfecture de Mayotte. Ce nouveau protocole doit permettre aux élèves étrangers inscrits en terminale d’obtenir leur carte de séjour dans des délais raisonnables et d’espérer poursuivre des études supérieures sans interruption », indique le Collectif.
Délais impératifs
Le protocole prévoit deux procédures selon que le futur étudiant passera son bac en juin 2018 ou qu’il l’ait obtenu les années antérieures.
S’il est actuellement inscrit en terminale, et non titulaire d’une carte de séjour, il doit déposer une demande de régularisation à la préfecture de Mayotte « le plus tôt possible et obligatoirement avant le 31 mars 2018, si ce n’est déjà fait ». Les élèves concernés doivent se faire connaître auprès de leur professeur principal ou de leur direction selon les procédures en place dans leur établissement et remettre un dossier constitué des documents détaillés ci-dessous*.
Si le Bac a été obtenu les années précédentes, les jeunes devront avoir au préalable envoyé une demande de carte de séjour à la préfecture, et doivent se rendre au vice-rectorat, bureau du SAIO, le plus tôt possible et au plus tard le 31 mars 2018. Ils déposeront un dossier constitué des pièces listées ci-dessous**.
Ne restez pas isolés, appelle le collectif qui conseille à tous les futurs étudiants de rejoindre le collectif des étudiants étrangers à Mayotte (EEM) : eem.mayotte@laposte.net
Le Collectif des étudiants étrangers à Mayotte est hébergé par la Cimade Mayotte, 63, rue de la Pompe, Boboka, 97600 Mamoudzou, 06 39 03 22 11.
A.P-L.
Lejournaldemayotte.com
* Lettre précisant les coordonnées (téléphone et adresse postale obligatoires), la classe suivie (baccalauréat), le projet d’étude et la demande précise déposée à la Préfecture (1 page maximum), l’attestation de dépôt de dossier à la préfecture, le justificatif de candidature post-Bac (la nature de ce document sera communiquée par le SAIO ultérieurement), le 1er bulletin de terminale et bulletins de classe de première, le justificatif d’identité : carte d’identité, passeport ou certificat de nationalité.
** Lettre précisant les coordonnées (téléphone et adresse postale obligatoires), la classe suivie (baccalauréat), le projet d’étude et la demande précise déposée à la Préfecture (1 page maximum), l’attestation de dépôt de dossier à la Préfecture, le justificatif de candidature(s) post-Bac (la nature de ce document sera communiquée par le SAIO ultérieurement), le relevé des notes du bac et bulletins des trois trimestres de terminale, le justificatif d’identité : carte d’identité, passeport, ou certificat de nationalité.