Passeports délivrés à Mayotte : prudence !

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Un appareil de Qatar Airwars
Un appareil de Qatar Airwars
Qatar Airwars donne des consignes strictes quant aux passeports émis à Mayotte

C’est une situation ubuesque qu’ont eu à vivre des ressortissants français. Dimanche après-midi et jusque ce lundi soir, huit passagers se sont retrouvés bloqués à l’aéroport de Nairobi au Kenya. Sur place, alors qu’ils avaient leur carte d’embarquement, la compagnie a refusé leurs passeports, car ceux-ci étaient émis à Mayotte.
« Les passeports émis à Mayotte ont été refusés au motif qu’on n’est pas Français » accuse une des passagères dans une vidéo qui n’a pas fini de buzzer sur Internet.
Une position surprenante alors que le Kenya fait justement partie de ces pays qui reconnaissent pleinement Mayotte comme un territoire de la République. En témoignent les escales que font parfois ses vaisseaux militaires à Mayotte, et leurs entraînements conjoints avec la Marine Nationale française.

Mais il semblerait que les passagers n’aient pas eu affaire aux autorités kényanes, puisqu’ils étaient en zone de transit. C’est la compagnie aérienne qui a pêché par excès de prudence. En effet, une partie des passagers se rendait à Paris via Doha. C’est la compagnie Qatar Airways qui devait les acheminer. Or, le personnel de la compagnie a eu pour consigne de faire preuve d’une vigilance particulière vis à vis des ressortissants français détenteurs d’un passeport émis à Mayotte. En cause, cette technique de fraude au poste frontière communément appelée « look-like », ou ressemblance en français. Il s’agit pour un étranger, en général comorien, de se présenter à l’aéroport avec un passeport français ou une carte d’identité appartenant à une personne qui lui ressemble, et se fait payer pour lui envoyer une pièce d’identité authentique en vue de voyager. La méthode, est notamment connue pour inonder de procédures le tribunal de Mamoudzou.

La compagnie aérienne demande donc généralement aux personnes en provenance de Mayotte de se présenter une heure avant l’embarquement pour un contrôle renforcé. Un temps de contrôle qui, dimanche, a manqué à ces passagers qui avaient déjà leur carte d’embarquement.

Cet excès de zèle qui peut coûter cher aux passagers retenus vient d’une pratique qui se généralise en Europe : pour lutter contre l’immigration clandestine, les autorités, notamment françaises, sanctionnent lourdement les compagnies qui auraient laissé passer des passagers en situation irrégulière. Au mieux, elles doivent les reconduire dans leur pays de provenance à leurs frais, et au pire, s’acquitter de grosses amendes.

Il convient donc aux personnes détentrices d’un passeport délivré par la préfecture de Mayotte, se s’enquérir des conditions d’embarquement à l’avance pour éviter ce genre de mésaventures.
Nos huit ressortissants ont finalement eu le droit de décoller, après pas moins de 26 heures dans l’aéroport.

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