La réserve opérationnelle de gendarmerie s’étoffe à Mayotte

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Les jeunes recrues portent fièrement le calot
Les jeunes recrues portent fièrement le calot…

Le son du clairon résonne dans la cour du lycée de Tsararano. Un jeune gendarme hisse le drapeau tandis que le clairon laisse place à la Marseillaise. Au garde-à-vous devant toute la hiérarchie de la gendarmerie mahoraise et le préfet Frédéric Veau, 29 stagiaires sortent de 10 jours intensifs de formation en vue de devenir réservistes de la gendarmerie. Une première sur le sol mahorais.

« Nombre de Français ont fait savoir leur volonté d’aider. Il existe de nombreuses manières se servir l’intérêt général, dont l’engagement dans la réserve opérationnelle » explique le Colonel Philippe Leclercq, commandant de la gendarmerie de Mayotte.
Après les attentats de Paris, la réserve opérationnelle a attiré de nombreux volontaires, portant les effectifs à 30 000 réservistes en France. « Ils constituent une force de projection opérationnelle, leur déploiement après l’ouragan Irma en est l’illustration. Cette capacité existe désormais à Mayotte » vante le colonel.

Sur les 29 stagiaires, 16 sont des femmes. Ils sont originaires de Mayotte, Madagascar, de Guadeloupe ou de métropole. Une parité qu’a tenu à saluer le préfet Frédéric Veau, au lendemain d’une cérémonie lors de laquelle il remettait des médailles à des parents méritants.

« Hier, nous récompensions des parents. Là, nous honorons les jeunes qui s’engagent. Sur les 31 sélectionnés, 29 sont sortie de la formation. Les réservistes sont mobilisables jusqu’à 120 jours par an. Rejoindre les forces de l’ordre, c’est forcer le respect par l’exemplarité » a poursuivi le représentant de l’Etat.

... avant de le jeter en l'air...
… avant de le jeter en l’air…

29 réussites sur 31 candidat, c’est d’autant plus louable que la formation n’a pas été facile tous les jours pour les stagiaires issus de différents milieux et corps de métier. « Ca a été une formation intense avec beaucoup d’émotion et qui a nécessité beaucoup de courage », témoigne Annissati, 33 ans, salariée de la CSSM. Elle a voulu s’engager pour se sentir utile, en réaction à la menace terroriste. « C’est pour servir la nation, et pour que Mayotte progresse. J’ai pris cette décision suite aux attentats, on était attaqués dans notre chair. Je voulais aussi prêter main forte aux forces de l’ordre pour la sécurité de Mayotte. »

Les 29 nouveaux réservistes ont été formés à quelques éléments de procédure, comme constater un accident de la circulation, mais aussi au self-défense avec et sans arme, et aux premiers secours. « Je rêve d’un monde où tout le monde pourrait porter secours en cas de besoin », poursuit la gendarmette, qui conseille à chacun de s’engager dans la réserve. « C’est une expérience que je souhaite à tout le monde. » D’autant plus que la formation dispensée à elle et sa soeur, engagée en même temps, leur a fait gagner en confiance en soi et en assurance.

...Et de transmettre le virus à leurs enfants.
…Et de transmettre le virus à leurs enfants.

Non loin d’elles, la petite Tiana porte fièrement le calot de sa maman, Marie, qui sort elle aussi de la formation. Marchant au pas et saluant les officiers, la fillette semble indiquer que la relève est d’ors et déjà assurée.

Y.D.

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