« Les primes d’assurances augmentent en 2018 pour les véhicules et pour le logement (…) mais chaque assureur aura ses propres augmentations. » explique Florence Cesmat, présidente du comité des assureurs Réunion-Mayotte.
Ces hausses, qui devrait avoisiner les 3% pour les véhicules et 2% pour les habitations, s’expliquent en partie par les surcoûts auxquels font face les assureurs.
« On a plus de blessés et le coût des dommages corporels et matériels est plus élevé. Les prothèses, l’assistance des blessés, cela a un coût. Avant, en cas d’accident grave, il y avait des amputations et on indemnisait les victimes. Aujourd’hui, il y a des opérations de greffes, des poses de prothèses et c’est plus cher. On est également à l’ère des voitures électroniques où les pièces sont thermosoudées entre elles. Le souci, c’est quand il y a une panne sur un élément, il faut en changer plusieurs. Et ça aussi, ça coûte plus cher. La hausse des tarifs s’explique donc par le coût croissant des réparations, en particulier la hausse du prix des pièces détachées automobiles. » En somme, l’amélioration des technologies automobiles sauve des vies en rendant les accidents moins mortels, et les progrès de la médecine réduisent le risque de mutilation, mais cela a un coût élevé.
En outre pour les logements, l’indice FFB, valeur fixée chaque trimestre par la Fédération française du bâtiment pour estimer le coût de revient d’une construction, augmente de 3% cette année, ce qui se répercute sur les primes, résume en substance la responsable basée à la Réunion.
Pourra-t-on faire marcher la concurrence ?
Oui, mais … Depuis la loi Hamon du 1er janvier 2015, il est extrêmement simple de changer d’assurance, il suffit de souscrire chez un concurrent qui se charge de résilier votre assurance actuelle, et on peut recommencer un an après, sans frais. Mais cette loi qui favorise la mise en concurrence des professionnels du secteur au profit du consommateur a un effet pervers. Une concurrence rude entre les assureurs entraîne un resserrement de leurs prix. « La concurrence est assez rude entre les compagnies d’assurance mais on arrive à avoir des montants de primes relativement proches », souligne Florence Cesmat. Ainsi, il est plus que probable que la hausse annoncée se répercute chez tous les assureurs. Du coup, faire marcher la concurrence sera toujours possible, mais ça ne suffira sans doute pas à échapper à ces hausses de tarif.
Y.D. avec le J.I.R.