On se souvient qu’à l’hypothèse émise par le Département de résiliation de la Délégation de service public (DSP), se fondant sur une gestion problématique du port de Longoni soulignée récemment par le 1er président de la Cour des Comptes, le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin avait mis en évidence « les difficultés tant en termes financiers (pour le Département, ndlr), qu’organisationnels (pour l’Etat, ndlr) », qu’induirait cette solution.
Sensiblement sur la même ligne, la ministre des Transports Elisabeth Borne (Lire 20171221-refere-P17-489-port-Longoni-rep-min-transports), avait incité dans sa réponse à « explorer toutes les pistes possibles » pour accompagner l’autorité portuaire qu’est le Département. Et que de toute manière, s’agissant d’un port décentralisé, la collectivité territoriale de Mayotte devait avant tout transfert à l’Etat, renoncer à sa compétence portuaire ». « Nous n’avons pas connaissance de la position du conseil départemental sur ce point, ni même s’il en a forgé une », indiquait la ministre. Elle rappelait qu’ « une mission interministérielle a été mise en place pour évaluer la situation du port de Longoni, en particulier les scenarii envisageables permettant d’établir un pilotage plus efficace du contrat de concession actuel. » La réponse est attendue pour février.
Davantage d’implication de l’Etat
La ministre Annick Girardin, elle, invite à l’action (réponse MOM-refere-P17-489-port-Longoni-rep-MOM), face à « la multiplication des contentieux entre le Conseil départemental et la société MCG (qui) ne permet pas d’installer dans la durée un climat de confiance entre l’autorité portuaire et son délégataire qui est une condition indispensable à un fonctionnement efficace et apaisé de l’équipement portuaire. »
Implication de l’Etat au conseil portuaire ou mise en place d’un accompagnement « solide » du conseil départemental, sont deux des pistes quelque soit la solution retenue, qui reste binaire : soit le conseil départemental reste autorité portuaire, soit il passe la main à l’Etat. Mais on peut s’interroger sur la prise au sérieux de cette dernière piste, au regard de la frilosité de ses deux collègues, en particulier, de celui qui détient les cordons de la bourse.
Piste longue et pèlerins
Lors d’une rencontre vendredi dernier, le président Soibahadine a longuement évoqué ce point avec la ministre des Outre-mer, mais aussi 7 autres points. En font partie le toilettage institutionnel qui avait reçu l’appui du président Macron qui avait énoncé qu’un « véhicule législatif » serait proposé en juin 2018 à cet effet, la construction de la piste longue, un dossier qui sera « rouvert », promet la ministre, les mesures d’attractivité du secteur médico-social, le remboursement des frais de voyages et d’études des étudiants mahorais, qui se monterait à 125 millions d’euros depuis 2004, la mise en place d’une organisation nationale pour l’obtention de visas lors des départ des pèlerins à La Mecque, la candidature de Mayotte à l’organisation des jeux des Iles de l’Océan Indien en 2023, et enfin, la prise en charge des habitants logés dans des zones à risque.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com