La ministre des Outre-mer annonce dans un communiqué que la production de logement social doit faire un bond dans les prochaines années en raison de l’entrée au capital du groupe SNI (Société nationale Immobilière) comme actionnaire de référence* de 6 sociétés Immobilières d’Outre-mer** (SIDOM), dont la SIM, la Société Immobilière de Mayotte.
Le groupe SNI et son président du Directoire ne sont pas inconnus du secteur du logement social. André Yché avait en effet été épinglé en décembre 2014 par la Cour des Comptes pour des opérations immobilières réalisées au détriment de l’Etat, et avait été au centre d’une polémique sur la nomination du fils du ministre de la Défense de l’époque, Jean-Yves Le Drian, actuellement aux Affaires européennes.
Filiale à 100% de la Caisse des Dépôts, la SNI entre donc au capital de 6 SIDOM, et nul doute que son directeur appliquera sa méthode de réalisation de « plus-values latentes », décriée par Médiapart à l’époque, mais qui lui aura permis de redresser l’Adoma, ancienne Sonacotra, (Société nationale de construction pour les travailleurs algériens), « premier opérateur national pour l’accueil des demandeurs d’asile », expliquait le site.
Efficacité et mutualisation
Les 5 actions prioritaires en donnent un aperçu: « Gouvernance plus efficace, mutualisation de leur expérience, réponses aux besoins spécifiques des populations ultra marines en matière de logement, maintien de la qualité du patrimoine. »
Le Groupe SNI annonce vouloir élaborer également pour chaque SIDOM, un plan stratégique d’entreprise spécifique « destinée à garantir la cohésion sociale dans l’entreprise en concertation étroite avec les collectivités locales. Cet ancrage territorial doit permettre à terme aux SIDOM de devenir les opérateurs clés de l’aménagement du territoire, légitimes à structurer autour d’elles les fonctions clés de l’habitat et du développement urbain dans les outre-mer. »
En jeu, les 70.000 logements détenus par les SIDOM, soit la moitié du parc social locatif des départements d’outre-mer. Et le Plan Logement Outre-mer a comme objectif principal la construction ou réhabilitation de 10 000 logements sociaux par an.
Pour Annick Girardin, le contrat constitue « Un engagement à produire plus de logements, à lutter plus efficacement contre l’habitat insalubre, à œuvrer pour l’accession sociale à la propriété, la transition écologique, un engagement à contribuer directement à la mise en œuvre des objectifs de développement durable qui désormais nous obligent.»
A.P-L.
Lejournaldemayotte.com
* Actionnaire qui, sans nécessairement détenir le contrôle d’une société, en contrôle une part suffisamment importante (de 20 à 40 %) pour que les décisions les plus importantes ne puissent pas être prises sans son accord
** Pour la Guadeloupe : SIG, la Guyane : SIGUY et SIMKO, la Martinique : SIMAR, Mayotte : SIM et La Réunion : SIDR