L’avocat Elad Chakrina avait saisi le Conseil constitutionnel le 28 juin 2017, au lendemain des élections législatives du 18 juin dans la 1ère circonscription de Mayotte qui l’avaient porté aux nues, puis destitué après vérification des procès verbaux le lendemain. Formulant des accusations graves de fraudes. Qui s’était soldées par la mise en examen du major de la gendarmerie de Mtsamboro notamment pour des suspicions de manœuvre frauduleuses dans l’établissement des procurations.
La décision du Conseil constitutionnel est tombée ce 19 janvier, appelant à annuler l’élection, notamment au regard du trop faible écart de voix entre les deux candidats, 27, en attendant que la délibération de justice tranche sur de possibles 40 fausses procurations. Si Ramlati Ali, LREM, n’est plus députée, Elad Chakrina, LR, n’est pour autant pas élu à la faveur de cette décision des Sages.
Il ne boude néanmoins pas sa joie : « C’est une immense satisfaction, tous les éléments de preuve que nous avons fournis ont donc été vérifiés. Nous sommes bien dans un Etat de droit ! », s’exclamait-il ce vendredi avant de sauter dans un avion pour Mayotte.
Perte de l’immunité parlementaire
La candidate déchue elle, ne semble pas étonnée : « Je m’y attendais en raison du différentiel entre le nombre de signatures et de bulletins, ainsi que de l’absence des bulletins dans les enveloppes de clôture à Dzaoudzi Labattoir. Mais je note qu’il n’y a pas réellement de vainqueur, il y avait donc trop d’irrégularités des deux côtés. »
Le Conseil Constitutionnel pointe des campagnes de propagande des deux candidats par des « messages informatiques » les veille et jour d’élection, « je ne comprends pas que ce soit un motif d’annulation ! », s’agace-t-elle.
Perdant son immunité parlementaire, l’ex-députée de 6 mois explique ne rien craindre du procès au pénal, « je n’ai même pas été entendue dans le cadre de cette enquête sur les présumées fausses procurations. »
Nous l’avons eu au téléphone alors qu’elle préparait une intervention sur les discrimination en Outre-mer, fauchée en plein travail parlementaire, « je devais rencontrer le premier ministre Edouard Philippe en février pour évoquer les problèmes de santé et d’immigration clandestine à Mayotte », et elle venait d’être élue présidente du groupe d’étude sur la francophonie à l’Assemblée nationale. L’image de Mayotte ne va pas s’en trouver grandie.
De nouvelles élections devraient se tenir d’ici 3 mois indique Elad Chakrina qui s’y prépare.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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