La première réunion s’est tenue vendredi soir en préfecture, où étaient reçus les transporteurs routiers de Matis et de « Tama ya leo na messo », en présence de représentants de la DEAL (Equipement), de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte, du vice-rectorat, du conseil départemental, de la Direction du travail et du contrôle technique.
Il était convenu que le point central du nombre de médiateurs présents dans les véhicules, comme celui de la mise en place d’une police des transports, relevaient du conseil départemental qui expliquait « chercher à dégager du personnel », les axes techniques et financiers ont pu être débattus.
Le sous-préfet Etienne Guillet recommandait notamment d’avoir recours aux procédures légales en cas d’incapacité de rouler pour un véhicule, « notamment le chômage technique ». Des notions que les chefs d’entreprises intégraient, « nous avons appris qu’en cas de suspension de l’activité, l’assureur peut garantir momentanément le remboursement du prêt », nous indiquait Mohamadi Boina, Tama Ya leo Na Messo. Une demande d’accompagnement des entreprises unipersonnelle a été déposée, indiquait le préfet Frédéric Veau lors de ses vœux à la presse.
Sur le plan judiciaire, les deux majeurs de 19 et 20 ans arrêtés à la suite des violences ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire samedi soir. Les parents de l’un d’entre eux habiteraient à La Réunion. « Un collègue qui sortait du contrôle technique ce samedi, s’est fait caillasser au rond-point de Doujani, comme ça, gratuitement, c’est devenu un jeu ! », se scandalise le transporteur. Une rencontre est prévue ce lundi au conseil départemental.
Vers une suspension du transport pour les fauteurs de troubles
Toucher les parents, cela semble être la ligne de conduite, tant des transporteurs que celle du Collectif des citoyens de Mayotte. Les premiers se réunissent ce lundi au terre-plein de Mtsapéré, pour évoquer une éventuelle suspension de ramassage des jeunes qui commettent des actes de violences, ce qui aura un impact direct sur le budget familial. Aymana, une étudiante au CUFR nous expliquait que depuis l’arrêt du ramassage scolaire la semaine dernière, il lui en coûtait 7 euros par jour pour rallier les cours depuis Petite Terre, « si je rajoute les 8 euros de repas quotidien, j’arrive à 15 euros, c’est intenable pour mon budget ».
Quant au Collectif des Citoyens de Mayotte, il s’est réuni dimanche matin sur la place de la République, puis à 16h à Ouangani, en lien avec les violences du lycée de Kahani pour « exiger des sanctions exemplaires » face aux « violences dans les établissements scolaires, les caillassages de bus, les vols de terrain, les rackets… », à l’invitation de la municipalité. « Il s’agit d’impliquer les familles et les parents d’élèves », nous expliquait Foumo Silahi, un de ses représentants.
Il faut espérer que les rencontres prévues ce jour soient porteuses de solution face à ces actes gratuits qui pénalisent les jeunes qui veulent étudier.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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