L’affaire aurait pu ne jamais aller jusqu’au tribunal correctionnel. Un banal accident, une voiture qui quitte son stationnement le long de la nationale à Nyambadao. Un vélo dont les freins ne marchent pas, et c’est l’accident. Un accident sans gravité qui vaut au jeune cycliste deux jours d’ITT. L’histoire donc aurait pu en rester là, si les gendarmes en arrivant sur place n’avaient pas constaté que le conducteur roulait sans permis. Ou plutôt, avec un permis comorien, mais qui n’a pas de validité en France.
Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé. A trois reprises, le prévenu a tenté de passer le permis. A trois reprises, il a échoué.
« Il faut que vous compreniez que si vous n’avez pas le permis, c’est que vous ne savez pas conduire, lui lance le président Banizette, l’inspecteur a estimé que vous étiez dangereux sur la route ».
Pour l’avocat de la défense Me Ibrahim, c’est plutôt que sa faible maîtrise du français ne lui a jamais permis de réussir l’épreuve du code.
Toujours est-il que ce n’est pas la première fois que le conducteur comparait au tribunal. Il a déjà été condamné à quatre reprises, dont deux pour conduite sans permis en 2011 et 2012. Père de neuf enfants, le prévenu a expliqué que son activité de commerçant exigeait une voiture. Qu’en général il ne conduit pas mais que là, sa femme était absente du territoire. Le procureur a requis à son encontre 90 jours amende à 10€, soit 900€ d’amende ou 3 mois de prison, ainsi que la confiscation de la voiture.
Le tribunal n’a retenu que la dernière option. Le condamné a 10 jours pour remettre son véhicule aux Domaines.