Sur les 15 électeurs désignés par les organisations syndicales pour ce vote, 3 étaient issus du Medef, 3 CGT Ma, 2 CPME, 2 UDFO, 2 CFDT, 1 CAPEB, 1 FDSEA et 1 CFE CGC.
Contrairement à sa précédente élection il y a 5 ans, il a pu cette fois bénéficier des voix du Medef. Un cégétiste soutenu par le Medef ?! Y aurait-il eu des tractations ? La remarque le fait sourire : « Ce n’est pas le secrétaire général de la CGT Ma qui est réélu, mais le président de la CSSM. Je m’attache toujours à faire la séparation. Nous avions commencé à travailler ensemble depuis la fin de mon mandat. Quand un dossier concerne l’employeur comme les taux d’accident du travail supérieurs aux autres départements, je monte au créneau pour le diminuer, c’est aussi ça la défense des emplois ».
Son principal fait d’arme s’appelle la Carte Vitale qui n’existait pas à Mayotte, mais il a aussi lancé le chantier du nouveau siège au Centre d’affaire à Kawéni, « et les antennes périphériques à Hamjago, Sada et bientôt Kani Keli ». Les bénéficiaires ont aussi vu leurs accès aux services facilités et modernisés, avec la plateforme téléphonique, la connexion à ameli.fr, « et le suivi de carrières pour la constitution de sa retraite avec un espace abonné ».
Il avait du essuyer une grève en avril, pour des revendications salariales et une généralisation de la retraite complémentaire en interne.
« Pas de soins convenables pour 186 millions d’euros »
Les chantiers pour le quinquennat à venir sont nombreux et surtout ambitieux. Ils concernent en priorité l’accès aux soins des assurés sociaux à l’hôpital, qui a notamment alimenté la grogne des syndicats hospitaliers cette année, qui ferait presque reprendre son ton de syndicaliste à Salim Nahouda : « La Caisse de sécurité sociale verse 186 millions d’euros au CHM, les affiliés devraient pouvoir être soignés convenablement, c’est inadmissible ! »
Ensuite, il s’agit de mettre en place le code de la Sécurité sociale à Mayotte. On a vu les aberrations qui découlent de l’application du code du travail de droit commun depuis le 1er janvier 2018, autorisant par exemple les congés parentaux, mais qui ne peuvent pas être rémunérés. Carla Baltus, élue vice-présidente et issue du Medef, alerte sur « un alignement progressif des charges sociales, sous peine de tuer les entreprises ». Salim Nahouda rassure avec la mise en place d’une commission ad hoc « qui va travailler sur les coûts engendrés ».
Les retraites à la traine
Un dossier qui aura peu avancé lors de sa mandature, c’est celui de la retraite complémentaire avec une attente toujours de la signature de la convention entre les partenaires sociaux qui doivent se mettre d’accord sur la montée en charge des cotisations. En leur absence, les commissions paritaires de l’Agirc et de l’Arrco n’ont pas pu se prononcer en 2017.
Parmi les autres points, on relève la retraite de base, encore très faible à Mayotte, avec des délais lointain de rattrapage : « 2036 pour les taux et 2034 pour le plafond », rappelle-t-il en indiquant sa décision d’accélérer le timing, « mais il faut parallèlement mettre en place des mesures de soutien aux entreprises qui existent ailleurs. »
Elu avec 8 voix, il compte travailler comme s’il avait obtenu les 15 suffrages, « pour les assurés sociaux, les pensionnés et les allocataires. »
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com