Comme pour beaucoup de mouvements à Mayotte, on s’installe dans l’inertie. Pour le maire Assani Saindou Bamcolo, les raisons de ce conflit qui prive les enfants de 5 écoles de Koungou et 2 de Trévani, se posent en termes financier et d’interlocuteurs.
L’état des écoles est déplorable à Koungou. Les parents dénoncent des problèmes d’hygiène, de sécurité et de manque de matériels pédagogiques. Ce que reconnaît le maire Assani Saindou Bamcolo : « Nous avons fait il y a 2 ans un diagnostic des écoles. Nous avons priorisé les urgences en effectuant des travaux, notamment pendant les vacances, à Majicavo Lamir, Majicavo Koropa, et dans une école primaire à Trévani, une à Kangani et une à Longoni, grâce aux subventions de l’Etat. »
Des travaux sont donc peu à peu menés, mais deux groupes scolaires posent problème, Koungou-mairie et Trévani-maternelle, « ces écoles sont dans un état catastrophique, il faudrait tout raser pour reconstruire, convient-il, mais si l’Etat débloque 175 millions d’euros pour un collège, il ne nous allouait que 10 millions d’euros jusqu’à l’année dernière pour l’ensemble des écoles de l’île, somme que la ministre avait réévalué à 20 millions d’euros. Ce n’est pas suffisant quand on sait que nos écoles ont des tailles de collèges tellement les besoins en scolarisation sont importants. C’est la conséquence des décasages dans le sud, tout le monde est venu dans la commune. »
Serrures bouchées à la colle
Pour dénouer la crise actuelle, il faudrait faire des travaux dans l’école de Koungou mairie notamment, « mais elle doit être abandonnée au profit de la T26 qui sera édifiée derrière le marché actuel ». Un chantier qui avait été lancé en 2013, au temps du syndicat mixte d’investissement et d’aménagement de Mayotte (SMIAM) et suspendu lors de sa dissolution, le temps que la répartition de l’actif et du passif se fasse. Après la résolution de complications liées aux évolutions des codes des marchés publics, les travaux de cet investissement de 6 millions d’euros, sont en cours de reprise. « La livraison est prévue pour fin 2018 ».
Quant à Trévani primaire, 3 toilettes sur les 5 actuelles ont été réparées à la rentrée de janvier, « c’est suffisant pour reprendre les cours dans une école de 100 élèves, mais de toute façon, les entreprises de travaux n’ont pas pu entrer en raison du blocage des serrures ». Certaines auraient été bouchées à la colle.
Autre problème, le maire déplore le manque d’interlocuteur représentatif : « Dès le début, au lieu de venir discuter, les parents se sont déplacés en nombre pour fermer les écoles. A chaque rencontre, ce sont des têtes différentes. Des parents délégués ont été élus, ils doivent prendre leurs responsabilités et venir aux réunions. »
Justement, ils ont prévu de se voir ce vendredi à la mairie, « je souhaiterais établir un échéancier partagé avec eux. »
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com