« Cet acte s’est déroulé dans la matinée alors que les enseignants du secondaire se préparaient à mener une marche pacifique. Cette dernière se trouvait sur les lieux à l’arrivée des forces de l’ordre. » écrit le journal qui a interrogé la journaliste blessée. » Les forces de l’ordre nous ont poussés. Je leur ai présenté ma carte professionnelle pour prouver que je suis journaliste. L’un d’entre eux l’a prise et l’a déchirée. Ensuite ils ont commencé à nous frapper. Ils étaient quatre gendarmes, j’ai reçu trois coups de bâtons. Après qu’ils nous aient battus, les gendarmes nous ont embarqués au commissariat de police » a expliqué cette dernière. Dimanche, la jeune femme était annoncée dans un état critique, avant d’être en début de semaine, en état d’être interviewée par ses confrères.
« En agissant de la sorte, ils musellent l’information »
Al Watwan a aussi entendu le commissaire de police local qui a estimé que la journaliste participait au mouvement. « Elle était dans la foule des manifestants et militait aussi » a-t-il affirmé.
Une réponse qui laisse pantois nos confrères comoriens qui évoquent leur « forte inquiétude » et qui s’interrogent sur le droit de la police à violenter des manifestants. « Si la jeune journaliste, victime de violence policière, affirme le contraire, il est à se demander si aujourd’hui, les policiers et autres représentants des forces de l’ordre avaient le droit de frapper des citoyens pour peu qu’ils soient des manifestants ».
Des inquiétudes relayées par le Conseil national de la presse audio-visuel, organisme national chargé notamment de l’attribution de la carte de presse aux Comores. Son rapporteur Ali Moindjie, » a déclaré qu’il s’agit d’un acte qui vise à attaquer la liberté d’expression alors qu’il ne peut y avoir de démocratie sans liberté d’expression. Ainsi, le rapporteur du Cnpa appelle les forces de l’ordre à se ressaisir et à éviter ce genre d’agression. Car en agissant de la sorte, ils musellent l’information » conclut Al Watwan.
La radio HaYba explique de son côté que l’employeur de la journaliste blessée a porté plainte, une plainte examinée par les gendarmes et la police. « Le Commissaire Nassuf aurait demandé une identification des personnes qui ont participé à ses exactions » selon eux.
La radio dénonce aussi la diffusion de photos présentées comme étant celles de la journaliste blessée. On y voit une jeune femme au visage lacéré de blessures. Une jeune femme qui n’est clairement pas la journaliste du quotidien mentionnée ci-dessus.
Il s’agirait en fait d’une démonstration de maquillage.
Y.D.