Au nord de Rennes, la rue Ernest-Hello cache des maisons cossues nichées dans cette impasse discrète située à la perpendiculaire de la très passante rue de Fougère. C’est dans cette impasse du centre-ville qu’un jeune Mahorais de 21 ans est suspecté d’un viol aux circonstances inquiétantes. Mercredi après-midi, une nounou de 35 ans garde les enfants d’un couple dans une maison de cette ruelle bourgeoise. En plein milieu de la journée, le suspect s’introduit dans la maison et surprend la trentenaire. Il sort un chombo (coupe-coupe) et menace la jeune femme. L’un des enfants âgé de dix ans tente de s’interposer mais le mis en cause le frappe. Le garçonnet souffre de légères blessures.
La jeune femme réussit à sortir de la maison mais le jeune homme la rattrape dans le jardin où il est accusé de lui avoir imposé des violences sexuelles. Un maçon travaillant sur un chantier est témoin de l’agression. L’artisan rejoint les lieux et met l’agresseur en fuite. Le sauveur de la jeune femme alerte tout de suite les forces de l’ordre.
Deux patrouilles de police arrivent rue Ernest-Hello et arrêtent le jeune Mahorais dans un jardin. Le mis en cause se débat mais les policiers arrivent à l’arrêter. Le jeune homme est placé en garde à vue à l’hôtel de police de Rennes. Quant à la nounou, elle est transportée par les sapeurs-pompiers à l’hôpital de Rennes.
La garde à vue du violeur présumé a duré 48 heures. Les enquêteurs de la Sécurité Publique ont profité de ce temps pour fouiller son passé. Il est né à Mayotte et vivait sur l’île jusque récemment. « Il est arrivé à Rennes il y a un ou deux mois », expose le Parquet de Rennes. Le mis en cause n’est pas inconnu de la Justice. Il a déjà été condamné par le tribunal pour enfants puis par le tribunal correctionnel de Mamoudzou.
Brièvement hébergé à son arrivée
A son arrivée en métropole, le jeune homme a été hébergé quelques temps chez un de ses cousins en région parisienne. Puis il a mis le cap sur la Bretagne. Le jeune Mahorais a dit aux enquêteurs être sans domicile fixe. Des déclarations qui correspondent au constat des policiers. Lorsqu’ils l’ont arrêté, il avait ses affaires avec lui. La victime a été auditionnée par les policiers. Elle leur a indiqué ne pas connaître son agresseur. Dans cette rue tranquille du centre de Rennes, l’agression a marqué les esprits. Jeudi, Michèle une habitante de l’impasse surveille les allées et venues. « Ici c’est un endroit tranquille. Ce qui s’est passé hier (N.D.L.R : mercredi) fait froid dans le dos », explique la retraitée postée à sa fenêtre pour observer la rue.
Hier en fin de journée, le jeune Mahorais a été présenté à juge d’instruction à la cité judiciaire de Rennes. Il a été mis en examen pour viol sous la menace d’une arme. La peine encourue pour ce viol aggravé est de 20 années de réclusion criminelle. Une information judiciaire a été ouverte et le dossier se trouve désormais entre les mains d’un juge d’instruction. Le jeune homme se trouve également poursuivi pour violences sur mineur avec arme et rébellion et outrage aux forces de l’ordre. Il a été placé en détention provisoire.
De notre correspondant à Rennes, François Lorin