Annick Girardin : des mesures pour que la France ne tourne plus le dos à la mer

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Annick Girardin lors de sa visite à Mayotte
Annick Girardin lors de sa visite à Mayotte

C’est paradoxalement au siège du CNES, le Centre national d’Etudes Spatiales, qu’était lancé le colloque sur les mers et les outre-mer. A première vue, les propos de la ministre Annick Girardin, avaient un air de déjà entendu : « La France dispose du deuxième domaine maritime du monde, 11 millions de km2, juste derrière les Etats-Unis, et ce grâce aux outre-mer. C’est un atout géopolitique et économique majeur », « Faire des ports outre-mer des hubs régionaux pour permettre à la France de rayonner dans le transport maritime. »

Certains à Mayotte avaient fait passer à Dominique Bussereau alors ministre des transports en visite en octobre 2009 sur le territoire, un mémorandum pour dessiner un développement du port de Longoni, autre que le tableau actuel… Mais tombé aux oubliettes.

Peut-être que le meilleur signal lancé envers notre port de commerce de la part de la ministre fut-il qu’il ne soit pas cité, au regard des contestations de gouvernance dont il fait l’objet.

Cette ministre qui s’affiche « fille de marin » va-t-elle changer la donne en se penchant enfin sur notre économie bleue nationale ? On peut une nouvelle fois l’espérer, surtout en vertu des mesures annoncées.

Zone de détaxe pour les croisiéristes

Le port de Longoni vu d'avion
Le port de Longoni vu d’avion

« La France souhaite mettre en place un dispositif fiscal adapté aux spécificités des ports ultramarins », a avancé Annick Girardin, « l’enjeu est bien de faire des ports outre-mer des hubs régionaux pour permettre à la France de rayonner dans le transport maritime », rappelant que « Nouméa est déjà la deuxième plateforme de transbordement de l’Océanie, la Réunion est bien placée pour être le hub régional dans l’océan Indien et les Antilles françaises aspirent à devenir le hub des Caraïbes sud ».

On fait dans le concret en matière d’accueil des croisiéristes : plusieurs mesures ont été validées « comme la dispense de visa, la dématérialisation des procédures pour les croisiéristes ou encore l’expérimentation d’une zone de détaxe dans un grand port maritime. »

Concernant les énergies marines renouvelables, la ministre invitait à faire preuve de modération en matière d’éolien, « Il nous faut mieux connaître les milieux, étudier les courants marins, les vents, afin de savoir où il est pertinent d’installer ces technologies ». A contrario, elle encourageait le système SWAC de climatisation par eau de mer, « dont la Polynésie française est pionnière à l’échelle mondiale ». Une étude avait annoncée à Mayotte.

7 patrouilleurs pour les outre-mer

Le patrouilleur "Le Malin" qui vient de temps en temps à Mayotte
Le patrouilleur « Le Malin » qui vient de temps en temps sur le lagon

En matière de pêche on sait que le FEAMP va pouvoir être utilisé pour le renouvellement des flottes, et pour l’aquaculture, si « le potentiel en outre-mer est immense », il faut le nuancer en fonction des territoires, les frilosités étant nombreuses à Mayotte.

L’expérimentation de drones « pour surveiller la pêche illégale » et « lutter contre les autres trafics », est annoncée, comme elle le fut dans un des points du Plan Mayotte Sécurité pour tous, pour contrôler l’immigration illégale. Sans doute sont-ils furtifs, car aucune présence détectée pour l’instant de ces drones à Mayotte… Un contrôle des zones maritimes qui se fera aussi par le biais de 7 patrouilleurs annoncés pour les outre-mer.

La ministre a rappelé à plusieurs reprises que la France devait réinvestir son domaine maritime, elle soulignait d’ailleurs que sur les 11 lycées maritimes français, aucun ne se trouve en outre-mer…

A.P-L.
Lejournaldemayotte.com

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