Neuf organisations syndicales appellent à un mouvement national qui sera également suivi à Mayotte. En cause, « le contenu des rapports des chantiers de la justice et le déroulement des premières consultations au ministère de la Justice (qui) dessinent des projets de réforme très inquiétants pour la Justice, alors que parallèlement, la situation des juridictions en termes d’effectifs demeure particulièrement préoccupante. »
Les magistrats, une profession peu encline à descendre dans la rue. Le dernier mouvement à Mayotte date de 2013 lorsqu’ils avaient manifesté contre la rétroactivité de la fiscalisation de leurs primes d’éloignement.
Mais il se disent « persuadés que l’inaction conduirait à avaliser des choix catastrophiques pour la justice, ceux qui la servent et les justiciables ». Les organisations professionnelles et syndicales signataires ci-dessous ont donc décidé du principe d’une action commune afin de rappeler que, « si des réformes sont nécessaires, elles ne doivent pas être menées, dans la seule logique de la gestion de la pénurie, au détriment des justiciables et de ceux qui servent la Justice.
Les axes principaux de mobilisation sont le refus de la suppression des Tribunaux d’Instance, le refus d’un projet d’organisation gestionnaire au détriment de l’indépendance et de l’accessibilité de la justice, le rejet des obstacles à la saisine de la justice (par exemple via l’extension de la représentation obligatoire sans moyens affectés) et, évidemment, un budget de la justice à la hauteur des missions des services judiciaires. »
A Mayotte comme au plan national, l’ Union Syndicale des Magistrats (USM), le Syndicat de la Magistrature (SM), l’UNSA Services Judiciaires, le Syndicat des greffiers de France FO, la CGT, la CFDT, le SAF, la FNUJA et la Conférence des Bâtonniers appellent donc à une journée nationale d’action le jeudi 15 février dans toutes les juridictions sous la forme d’un rassemblement à 12 h devant le palais avec suspension de toutes les audiences.