Quelques habitants de Majicavo Dubaï ont initié un nouveau nettoyage de la mangrove et de la plage du village. La précédente datait du 27 janvier seulement, et c’est comme s’il fallait recommencer à zéro. « Lors du premier nettoyage, un gros camion du SIDEVAM était parti chargé à plein, et pourtant, nous découvrons un état presque pire par endroit aujourd’hui », déplore Yves Dorseuil, organisateur de l’opération.
Certains des vaillants nettoyeurs sont des habitants du village, comme Nadjima, collégienne de Majicavo. Elle enlève lambeau par lambeau le tissu accroché aux branches palétuviers : « C’est la première fois que je viens nettoyer. J’en avais marre de voir tous ces déchets sur cette plage où j’aimais bien venir avant ». Les déchets s’étendent à perte de vue sur la plage, et parfois sur plusieurs épaisseurs.
Grâce à un travail acharné et organisé, le sable retrouve peu à peu sa couleur, mais les minutes s’écoulent, ils ne pourront pas aller jusqu’au bout de la plage, à 11h tout est stoppé. La décharge Hamaha ferme à midi, dommage qu’ils n’aient pas eu une dérogation, qui permette d’utiliser jusqu’au bout le camion du SIDEVAM, « c’était possible jusqu’en début d’après-midi », nous explique le chauffeur.
Cachons ces déchets que nous ne saurions voir
Le flux intarissable de déchets semble provenir des hauteurs de Dubaï, et nous avons décidé d’en remonter le cours. Ils déboulent sur la plage depuis une grosse canalisation, mêlés à de l’eau, mais difficile de savoir s’il s’agit d’une rivière. Nous partons en 4×4 avec un habitant, Ahmed, pour le quartier de Massimoni, d’où ils semblent provenir. Après avoir pris à gauche à la mosquée, puis à droite, la route est défoncée, et devient difficilement praticable. Nous arrivons à un terre plein, et devant nous, un spectacle désolant : une zone de stockage de déchets s’étale en hauteur et en longueur, comparable à celui d’une décharge à ciel ouvert, voire même de l’ISDND* de Dzoumogné, le centre de stockage de des déchets non recyclables de l’ensemble de l’île.
Ils épousent la forme de la ravine, jusqu’à la mer, n’attendant que la prochaine pluie pour s’y déverser. C’est à se demander ce que font les autorités communales, se sont-ils au moins déplacés jusque là ?! Rappelons que le maire de Koungou est aussi le président du SIDEVAM 976, le syndicat de collecte et de traitement de déchets de l’île. Plus haut, des dizaines de cases en tôle ont squatté la colline, sans aucune poubelle en contre-bas, pas besoin de se demander d’où viennent les plastiques, couches, sac de riz. Quelques femmes lavent leur linge à partir de ce qui semble être un puits naturel d’eau douce.
Un habitant descend à notre rencontre. Il parle un bon français : « Ne croyez pas que les déchets viennent de nos habitations. Ils viennent des maisons en dur là-haut. Nous, nous creusons la terre, et nous les enfouissons », explique-t-il sans sourciller. Un comble ! A nos côtés, Ahmed insiste, « il faut éduquer les gens, leur expliquer, on n’y arrivera pas sinon ! »
Eduquer, mais aussi mettre des poubelles. Et les ramasser. Il y a au pire un kilomètre de sentier à aménager pour le rendre praticable aux camions du SIDEVAM. Il faut organiser une collecte qui aille au delà du plateau polyvalent. Un jeune passe, « je suis témoin, beaucoup de personnes ici vont à pied au bout pour porter les déchets où il y a des poubelles »
Et la collecte doit être organisée au moins trois fois par semaine. Nous avions été interpellés par la maire de Sada qui déplorait que le ramassage ne soit pas assez fréquent dans sa commune, d’autres maires critiquent le leur qui est passé de 3 à 2 opérations de ramassage par semaine. C’est de l’inconscience sur ce territoire, voire même de l’escroquerie étant donné la contribution financière des communes. On se demande d’ailleurs toujours où sont passés les 400.000 euros déboursés pour les deux camions neufs de l’ex syndicat SIVOM centre en 2014, dont nous avions dénoncé les malversations. Y a-t-il eu une action en justice ?
En attendant, sur les hauteurs de Dubaï, les enfants jouent dans les déchets, et sur les carcasses de voiture, et la prochaine pluie agira comme une chasse d’eau qu’on tire, avec abondant déversement dans le lagon.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
* Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux
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