Parc Naturel Marin des Glorieuses : bilan et renouvellement

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Les Parcs naturels marins des Glorieuses et de Mayotte côté à côte
Les Parcs naturels marins des Glorieuses et de Mayotte côté à côte (©Fanny Cautain/ Agence française pour la biodiversité)

Le conseil de gestion du Parc naturel marin des Glorieuses est un outil de gouvernance qui associe de nombreux acteurs pour une gestion participative de l’espace marin. Il élabore le plan de gestion du Parc, et veille à sa mise en œuvre. Il décide des aides techniques ou financières que le Parc peut apporter. Le conseil peut être consulté pour rendre un avis simple, indicatif, ou délivrer un avis conforme qui doit être suivi obligatoirement par l’autorité compétente.

Réunis ce mardi 20 février 2018 au siège des Terres australes et antarctiques françaises à Saint Pierre, antenne du Parc naturel marin des Glorieuses, les membres du conseil de gestion ont élu un président et un vice-président pour 5 ans (Lire Arrêté 2018-01 conjoint de nomination Conseil de gestion PNM des Glorieuses.) Le nouveau conseil de gestion a élu à nouveau Bernard CRESSENS* comme président. Il sera assisté de Violaine DULAU* (représentante d’une association intervenant pour la protection de l’environnement en océan Indien) élue vice-présidente du conseil de gestion.

Pas de recherche pétrolière chez nous

On se souvient notamment du seul avis conforme délivré par le PNM des Glorieuses sur une demande de prospection préalable pour la recherche d’hydrocarbures dans la zone économique exclusive (ZEE) des Glorieuses, déposée auprès des services de l’État. « Cette prospection étant susceptible d’avoir un effet notable sur le milieu marin. Le conseil de gestion a relevé plusieurs obstacles à ce projet, dont principalement l’impact notable sur les mammifères marins et les tortues marines et l’impact possible sur les populations de poissons migrateurs. Après analyse de la demande, le conseil de gestion a porté un avis conforme défavorable, suivi par les services instructeurs », indique le Parc dans un communiqué.

Plusieurs missions d’acquisition de connaissance ont également été menées : Le projet PANAMAG (Patrimoine naturel marin des Glorieuses), permettant de lancer le suivi de la qualité de l’eau et de l’état de santé des récifs ainsi que l’acquisition de connaissances sur les tortues, les herbiers et les holothuries. « Ce programme a permis de commencer un recensement des holothuries commerciales et un suivi de leur abondance, de lancer une étude sur les comportements des tortues vertes juvéniles dans leurs habitats de développement (herbiers) et d’identifier une douzaine d’individus en vue de les suivre, et de commencer un inventaire des espèces de phanérogames marines présentes, de cartographier leur distribution spatiale afin de mettre en place le suivi des herbiers ».

Pêche professionnelle et artisanale

Pêcheurs en pirogue à moteur
Pêcheurs en pirogue à moteur

Également, un programme global de suivi du phénomène de blanchissement corallien sur l’ensemble des territoires de Mayotte, de la Réunion et des îles Eparses, a été monté en 2016. « Les observations faites autour de l’archipel des Glorieuses révèlent une forte prévalence du blanchissement (entre 50 et 89% des colonies coralliennes), surtout sur la pente externe. »

La campagne Epicure, financée par le fonds européen Xème FED et menée par le Centre universitaire de formation et de recherche de Mayotte (CUFR) et l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), a permis de réaliser la cartographie des habitats des bancs du Geyser, de la Zélée et du banc de l’Iris et d’étudier l’état des ressources halieutiques du banc du Geyser et de l’Iris avec un suivi par caméras rotatives et en plongée.

La collecte des données de pêche (SIH) réalisée à Mayotte par le Parc pour l’Ifremer permet de connaître la localisation de l’activité et des captures des senneurs océaniques français et de caractériser la pêche artisanale sur les bancs récifaux du canal du Mozambique depuis Mayotte.

Les données des observateurs embarqués sur les thoniers senneurs (TAAF) permettent de suivre les rejets de thons, les prises accessoires d’autres espèces et les captures accidentelles d’espèces protégées par ces navires de pêche. Cet indicateur est significatif pour le tableau de bord du Parc.

32% d’objectifs réalisés

Les membres du PNM entourent le nouveau conseil de gestion (©Fanny Cautain/ Agence française pour la Biodiversité)
Les membres du PNM entourent le nouveau conseil de gestion (©Fanny Cautain/ Agence française pour la Biodiversité)

Une enquête sur les pratiques de loisirs aux Glorieuses au départ de Mayotte a été menée auprès des structures professionnelles mahoraises, mettant en évidence la fréquentation du banc du Geyser. Le manque de données sur les activités de loisir au départ de Madagascar et des côtes africaines ne permet cependant pas de caractériser complètement les usagers et les pratiques touristiques aux Glorieuses.

Au cours du second semestre 2017, deux campagnes de surveillance des pêches dans le bassin sud de l’océan Indien, et notamment dans le périmètre du Parc naturel marin des Glorieuses, ont été mises en œuvre dans le cadre d’un partenariat entre la Préfecture de la Réunion représentée par la Direction de la mer sud océan Indien (DMSOI), l’administration des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) et l’Agence française pour la biodiversité, dont dépend le Parc naturel marin

Le Parc a édité la première esquisse de son tableau de bord en 2017 sur les résultats de l’année 2016. Le tableau de bord est l’outil d’évaluation de l’atteinte des objectifs définis dans le plan de gestion du Parc. Sur les 31 indicateurs envisagés dans ce tableau de bord, 32 % ont été finalisés.

Un module de formation est dispensé à l’école d’apprentissage maritime de Mayotte par l’équipe du Parc. Il vise à sensibiliser les pêcheurs en formation aux enjeux de préservation des ressources marines et à les informer des règlementations en vigueur, notamment en ce qui concerne le périmètre des Glorieuses.

Le réseau d’observateur du patrimoine naturel marin de Mayotte, « TsiÔno », bénéficie d’une nouvelle plateforme en ligne permettant d’intégrer les observations faites dans les eaux des Glorieuses. L’espace d’accueil de ce site Internet sensibilise également ses membres à la nécessité d’obtenir une autorisation de la Préfecture de la collectivité des TAAF pour aller aux Glorieuses.

* Bernard Cressens : Président du comité français de l’Union international pour la conservation de la nature (UICN
Violaine Dulau est biologiste, titulaire d’une thèse de doctorat en écologie marine

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