La mobilisation continue, "5 heures de perdues" avec la ministre

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Fatihou Ibrahim, un des leaders de la mobilisation
Annick Girardin à l'issue de la rencontre avec les leaders syndicaux ce mardi soir
Annick Girardin à l’issue de la rencontre avec les leaders syndicaux ce mardi soir

On sentait une évolution dans le discours de Fatihou Ibrahime, un des leaders de la manifestation hier qui a négocié avec ses collègue pendant plus de 5h avec la ministre Annick Girardin mardi soir. Si au sortir de la réunion il se réjouissait d’un dialogue renoué avec l’Etat, il parle désormais de « mascarade ».

Il a toujours expliqué en revanche devant les médias que leur décision serait soumise à l’approbation de la population. Et celle des autres leaders. « C’était une proposition de suspension, et non une décision », indique-t-il pour traduire l’accord de principe « non signé » qui s’est noué mardi soir.

La réunion qui s’est tenue ce mercredi à Tsingoni  aura été très débattue autour de la reprise ou non du mouvement. C’est le « oui » qui l’a emporté avec une donnée « qui ne se négocie pas », « la sécurité ». Il faut dire que les explosion violentes de Mtsapéré alors que la ministre était encore sur le territoire n’a pas œuvré à calmer les esprits. Rappelons qu’un nombre record de forces de l’ordre est à Mayotte, alors qu’on a vu des citoyens devoir s’armer de bâtons pour se défendre…

Il accuse la ministre d’avoir soigné sa com en publiant un communiqué annonçant la suspension de la grève dès la fin de la réunion, « 5heures de perdues! ». La mobilisation continue donc, et ne sera suspendue que lorsque nous aurons un vrai interlocuteur. » Qui est ?… « Au gouvernement de décider ! « 

Le mode opératoire sera le même, « des barrages maintenus, mais aussi de nouvelles actions ». Quand aux véhicules de secours, « il  a toujours été question de les laisser passer, ça ne changera pas. »

Quant aux élections législatives, elles sont menacées, ne serait-ce que les déplacements vers les lieux de vote qui sont impossibles dans l’état des barrages, mais aussi pour déposer la balle dans le camp de l’Etat.

Un parfum d’octobre 2011 flotte dans l’air, quand les accords étaient aussitôt dénoués par la « base »…

Anne Perzo-Lafond
lejournaldemayotte.com

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