La formation professionnelle se rajoute à la Table de revendications

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Pour Christine Daudet, l'appareil de formation doit être en ordre de marche pour bénéficier des fonds européens"
Christine Daudet

L’Association des Organismes de formation, créée depuis 20 ans, « représente près de 30 organismes de formation et environ 200 salariés, dans un secteur qui forme chaque année plus de 2000 jeunes mahorais », indique Christine Daudet.

Or, la formation professionnelle est une des grandes absentes des 50 mesures de la « Table revendicative » présentée il y a quelques semaines par les leaders du mouvement pour la Sécurité. C’est pourtant une des clefs du sujet pour former puis employer les jeunes du territoire.« L’AOFM légitime la revendication première de ce mouvement social mais appelle à une sortie de crise rapide : pour la survie des organismes de formation, pour l’emploi de leurs salariés, pour l’avenir des jeunes eux-mêmes », indique l’association dans un communiqué.
Les demandes portent sur un appui financier immédiat pour pallier aux licenciements dans les organismes: facilitation d’accès à des lignes de crédits temporaires, mise en place d’une cellule conjointe temporaire ETAT/REGION pour mettre à plat tous les financements en attente et effectuer un paiement immédiat, une compensation en matière de perte d’activité, allègement des charges sociales, mise en place de moratoires sur les obligations annuelles, attestations fiscales et sociales automatiques.
L’AOFM a fourni à l’Etat et aux élus une liste de propositions concrètes pour redémarrer l’activité en urgence et développer ensuite la formation professionnelle en profondeur sur Mayotte : mise en place d’un Pôle Emploi Mayotte, déploiement en urgence du Plan Investissement Compétences Nationale (plan qui est à calculer non pas sur les dotations anciennes mais sur la base des 12 000 jeunes en attente de formation à la Mission Locale) , renforcement des effectifs techniques DIECCTE, ASP…
Le contexte de Mayotte est spécifique et demande des mesures fortes et volontaristes afin de changer les chiffres suivants qui font le malheur de Mayotte et sont le germe de la violence : 56 % des jeunes de 15 à 29 ans ont achevé leur scolarité sans obtenir de diplôme qualifiant (ce qui a représenté en 2014, 100.400 Mahorais de plus de 15 ans), 58 % des habitants en âge de travailler ne maitrisent pas les compétences de base à l’écrit en langue française, 49,5% des jeunes mahorais de 16 à 18 ans sont en situation d’illettrisme…
Enfin, il est demandé à l’Etat et aux élus la mise en place d’un comité technique chargé de structurer un projet global de développement de la formation professionnelle sur le territoire de Mayotte, proposant des solutions concrètes, adaptées au territoire, pensées et portées par des professionnels du territoire.

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