Sentiment d’être transparents, pour l’intersyndicale et le Collectif qui attendent du premier ministre qu’il réponde à leur courrier de demande de négociation du 21 mars 2018. Edouard Philippe s’est adressé ce jeudi 22 mars aux élus (Lettre du Premier Ministre aux élus de Mayotte), mais aussi à « toutes les parties prenantes » du mouvement, un pas de fait vers ses leaders. Mais insuffisant selon eux.
A l’issue de leur réunion hier, ils ont fait un constat (Lire communique 24 mars), « le gouvernement accepte d’engager des discussions avec les élus de Mayotte mais ignore les organisations à l’initiative du mouvement social que connait l’île », une démarche volontaire estiment-il, « afin de leur ôter toute marge de manœuvre et de négociation ».
Un Délégué du gouvernement sera nommé cette semaine, a annoncé le premier ministre qui répond donc à leur demande, mais ils estiment qu’il vient pour « perpétuer le dialogue de sourd en venant nous imposer la conférence sur l’avenir sans lendemain de Mayotte telle que annoncée par la Ministre des Outre-mer dès le 6 mars à l’Assemblée Nationale. » Quelques signes malgré tout d’une fermeture au dialogue a priori, alors que leur demande ne portait que sur la nomination de cet interlocuteur de haut rang.
Alors que jusqu’à présent les courriers avaient une signature collective, celui-ci est signé par Rivomalala Rakotondravelo, au nom des organisateurs du mouvement. Bien que désormais, on sait que des tendances différentes sont nées au sein des organisateurs, ils arrivent, moyennant certaines concessions, à maintenir une unité pour le mener à son terme. Qui sera, on l’espère, une négociation avec le Délégué nommé, sur les points de la « Table revendicative » qui reste la colonne vertébrale du développement de Mayotte pour l’ensemble des leaders. Ils se disent « ouverts au dialogue » et à « de véritables négociations ».
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com