Déjà plusieurs fois préfets, Vosges et Eure, et La Réunion, Dominique Sorain atterrit préfet de Mayotte après avoir été Directeur de cabinet de la ministre des outre-mer. Sa motivation ? « J’aime l’Outre-mer, et surtout, c’est mon cabinet qui a suivi pendant plusieurs semaines le dossier de Mayotte ». Un préfet avec un tel bagage, nommé dans un contexte de crise sociale, reste-t-il longtemps une fois les choses remises sur les rails ? « Je viens juste d’arriver ! », répondait-il laconiquement.
Il a été accueilli avec des chants et des revendications sécuritaires et de lutte contre l’immigration clandestine au rond point du Four à Chaux, « j’ai apprécié ce premier contact. La crise que traverse Mayotte dépasse les réponses conjoncturelles, il faut apporter des réponses structurelles, et ça, le gouvernement l’a entendu. » L’insécurité et l’immigration clandestine sont bien sûr visées sur les mesures en urgence, et les autres secteurs en déficit d’investissement vont être travaillés pendant un mois par la délégation interministérielle.
La seule femme de l’équipe, Sylvie Especier, sera dévolue aux questions sociales, « je suis vraiment heureuse de retrouver Mayotte et les Mahorais, j’ai déjà retrouvé des visages connus », nous lançait-elle en aparté, en faisant référence à son poste de sous-préfète à la Cohésion sociale et à la jeunesse en 2013. Le docteur Gregory Emery se consacrera « à l’évaluation de la politique sanitaire et l’offre de soins, en travaillant sur la coordination des acteurs et l’investissement », expliquait-il. Antoine Poussier, aura en charge l’épineuse question de la sécurité, Nicolas Clouet, des relations avec les collectivités territoriales, Philippe Schmit, des question de transports et d’infrastructures et de logement, « je suis déjà venu à Mayotte sur des missions de rénovation urbaine et pour Mayotte 2025 ». Enfin Pierre Lussiana, se penchera sur les dossiers d’éducation.
Transformer un élu en Batman
Dominique Sorain l’aura répété à plusieurs reprises : « Il faut aller au delà de la méthode classique à Mayotte, en renforçant l’action de l’Etat et de ses services. Quel territoire peut voir sa population croitre de 20% en 5 ans ? Aucun ! Il faut des réponses adaptées, notamment sur les réseaux routiers, qui reste une des plus fortes demandes ici. »
Pour établir les thèmes de développement, il va partir du document pensé par les leaders syndicaux, « pour l’instant j’en ai eu plusieurs en main, non finalisés, car je crois qu’ils ne s’étaient pas encore mis d’accord, mais nous travaillerons par rapport à ça. » Un point sera fait mi-avril avec le premier ministre, « et avant fin avril, il faudra avoir rédigé un Plan d’avenir de Mayotte. Il ne doit pas être un énième plan qui ne traiterait pas des problèmes, pour cela, il faut entrer dans les détails. Par exemple, s’il faut des centaines de logements sociaux, demandons-nous comment et avec quel foncier on les construit, avec quel outil, quel opérateur, etc. »
Leur premier atout, c’est cette délégation interministérielle, « cela va permettre de faire remonter les dossiers de façon plus efficace. »
Pour évoquer tous ces points, il a déjà adressé un courrier à l’ensemble des acteurs, « à l’intersyndicale, au collectif, aux élus et au patronat », qu’il va rencontrer ce samedi matin à 11 heures. « Je n’arrive pas avec des solutions toutes faites, prévient-il, je pense que les élus n’auraient pas aimé ça, ils doivent avoir des idées sur le développement de leur territoire ». Justement, c’est un point crucial. Beaucoup d’élus, communaux ou départementaux, sont en panne d’ambition, et revêtent plus souvent les habits de mendiants que de porteurs de projets qu’ils devraient défendre bec et ongle. Comment les transformer en un mois, en Batman et Batwomen ?…
Les tensions que l’on peut qualifier de diplomatiques mais qui sont issues d’un conflit jamais tranché avec les Comores, ont été brièvement abordées, « ce sont des échanges d’Etat à Etat », répond naturellement Dominique Sorain, et dans leurs répercussions sur le territoire, notamment les tensions communautaires avec des « décasages », « la 1ère étape c’est que les Comores doivent accepter leurs ressortissants. Notre gouvernement leur a indiqué que leur décision incompréhensible complique la vie de leurs citoyens ici. » Il n’a pas confirmé l’information de la suspension par la France de délivrance de visas depuis 3 jours, « l’ambassadeur des Comores en France a bien été convoqué il y a 3 jours au ministère des Affaires étrangères. »
Sur les volontés d’ « émancipation » de Mayotte par rapport à La Réunion, notamment avec une ARS autonome, il se dit « favorable à l’autonomisation des structures mahoraises, tout en travaillant ensemble, notamment sur les Evasan. Il faut une autonomie des dépenses, tout en maintenant une coordination. »
Quant à ce qui pourrit la vie des habitants, les barrages, on pouvait espérer leur levée lors du début des négociations comme l’indiquaient les leaders dans un communiqué, tiendront-ils parole sur ce sujet ? Le préfet répond « engagements », « équipe prête à discuter », « méthode et échéances affichées », « il me semble que les conditions sont réunies, et que l’heure est au travail », répond-il, sans y mettre plus de pression.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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