L’association Tifaki Hazi, basée à Cavani, est spécialisée dans l’insertion par l’emploi. Son statut d’association intermédiaire lui permet de recruter des demandeurs d’emplois et de les mettre à disposition de particuliers, d’entreprises ou de collectivités. Son chiffre d’affaire de 1,7 million d’euros est essentiellement « redistribué en salaire », et ce, depuis 20 ans maintenant, explique l’association.
L’association est membre d’un réseau national appelé Coorace, qui fédère 550 structures en France. « Les structures d’insertion ont vocation à sécuriser le parcours professionnel des personnes » explique le secrétaire général de Coorace Eric Beasse, en visite pour quelques jours à Mayotte. Selon lui, le travail de Tifaki Hazi et des autres structures d’ESS est « structurant pour le territoire, en donnant de l’emploi légal et réglementaire à des gens qui sont en demande. »
Si Eric Beasse est venu à Mayotte cependant, ce n’est pas pour vanter les mérites de l’économie sociale et solidaire, mais de la développer sur l’île.
« On va rencontrer la Dieccte et le sous-préfet pour rappeler à l’Etat ses engagements en matière d’aide aux structures d’insertion économique et de formation des salariés. Il rappelle que le Plan d’investissement compétence (PIC) de l’état s’élève à 15 milliards d’euros, dont 40 millions par an jusque 2022 pour l’insertion économique.
« Investir dans le social, c’est être préventif, régler certaines problématiques sociales lourdes, déployer des salaires. Il y a un retour sur investissement important, c’est de l’argent utile » plaide le responsable associatif qui déplore « des processus administratifs lourds ».
Son souhait est d’inciter les autorités à Mayotte à développer un important levier d’insertion qui réside dans la commande publique, ainsi des projets publics, comme des chantiers de construction de classes, ou de contournement de Mamoudzou (au hasard) pourraient fonctionner en partie avec des salariés en insertion. « On aimerait que l’activité économique bénéficie davantage des leviers que l’Etat peut offrir ».
L’autre volet repose sur la formation. « On demande aussi comment la collectivité peut s’engager sur la formation des personnes en insertion ».
Plus largement, le responsable de Coorace compte travailler à Mayotte sur « la coopération entre les structures d’insertion. On se dit que la coopération est importante entre les acteurs sociaux sur le territoire. Les structures d’ESS ont tout intérêt à travailler ensemble pour ne pas tomber dans la concurrence. »
Y.D.