Les Naturalistes accrédités « Club français pour l’UNESCO »

C’est par eux que l’écologie et la prise de conscience d’une dégradation rapide des espaces verts et bleus de l’île sont arrivées à Mayotte : les Naturalistes viennent d’être décorés, et poursuivent leur combat.

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28 élèves sensibilisés à la fragilité des sols de Mayotte (Photo: les Naturalistes)

Sur un territoire en grande déficience d’infrastructures, il fallait arriver à se faire une place sans opposer développement et écologie. Même si dans certains secteurs, quelques réticences s’expriment, grâce à l’action des Naturalistes, l’écologie a pris des couleurs à Mayotte. Il y a encore 10 ans, on ne voyait que des wazungus, des « métro », aux réunions de défense du patrimoine naturel, et désormais, une multitude d’associations se sont crées dans les communes, initiant, qui les nettoyages de plages, qui des plantations d’arbres. A propos d’arbres déracinés ou coupés, à quand une action « replantage » pour réparer le dégâts liés à la manifestation sociale ?

Dans leur dernière lettre, les Naturalistes expliquent avoir postulé cette année pour obtenir l’accréditation « Club français pour l’UNESCO », et l’a obtenue. Au niveau national 8 associations seulement ont reçu cette accréditation valable trois ans. La Commission nationale française pour l’UNESCO a explicité ainsi son choix en faveur de notre association : « Nous sommes très favorables à la mise en œuvre des diverses actions que vous menez depuis plusieurs années en faveur des questions environnementales et de la protection du patrimoine naturel et culturel de Mayotte. Ces actions permettent de mieux faire connaitre et de mettre en valeur ces différents domaines. Nous encourageons les voyages écotouristiques ainsi que les projets de mobilité européenne et internationale, les rencontres et les échanges culturels et pédagogiques dans le champ de la jeunesse ».

Focus sur le lagon : transports maritimes et mangrove 

Deux cafés à thème sont annoncés, l’un sur une alternative de transport au « tout-voiture », notamment avec le maritime, l’autre sur la mangrove.

« Le parc automobile ne cesse de croître au point de saturer le réseau routier autour de Mamoudzou aux heures de pointe. Et cependant, depuis une vingtaine d’années, aucun projet de transport en commun n’a été réalisé. Faut-il continuer à privilégier le « tout voiture », c’est-à dire le déplacement individuel en automobile avec le corollaire obligé : construire de nouvelles routes et de nouveaux équipements… qui attireront de nouvelles voitures », interroge l’association.

Qui rappelle que la France s’est engagée à la COP 21 en 2015 à réduire à 50% la part d’énergies fossiles dans sa consommation énergétique. « Pour l’instant à Mayotte la part d’énergies fossiles (hydrocarbures) est de 98% ! N’est il pas temps de réfléchir à de nouveaux modèles de consommation et de déplacement ? Trouver une alternative au « tout voiture » passe par le développement de transports collectifs, terrestres et maritimes, et l’incitation aux « déplacements doux » sur de courtes distances. Mohamed Hamissi, chef de projet transport et déplacement à la CADEMA, présentera ce café naturaliste le vendredi 4 mai 2018 à 18h à l’hôtel Maharadjah, rue du Commerce. L’entrée est gratuite et ouverte à tous.

« Mangrove une forêt dans la mer », C’est le titre de l’ouvrage que François Fromard (CNRS Toulouse), Emma Michaud et d’autres auteurs viennent de publier aux éditions du Cherche Midi et CNRS. « François Fromard connait bien les mangroves de Mayotte. Il est notamment à l’origine du projet de recherche à Malamani pour expérimenter la capacité épuratoire de la mangrove sur les eaux usées. La mangrove est un écosystème très riche associant des espèces végétales (les palétuviers) adaptées au milieu marin avec une faune très diversifiée de poissons, oiseaux, crustacés, reptiles et autres espèces marines qui trouvent dans la mangrove nourriture et protection. La mangrove protège par ailleurs les côtes des fureurs de la mer. Un tiers du littoral de Mayotte est bordé par la mangrove. Une partie de la mangrove a été détruite par des aménagements urbains (Mgombani, Mtsapéré, Passamainty) ou portuaires (Longoni). D’autres menaces plus diffuses (coupe de bois, érosion, sédimentation) affectent ce milieu fragile.

Mangrove, racines de palétuviers

Vendredi 8 juin à 18h à l’hôtel Maharajah (rue du Commerce) François Fromard et Emma Michaud présenteront ce café naturaliste consacré à la mangrove. Entrée libre, venez nombreux.

L’association organise deux voyages à Nosy-bé, en juillet et en octobre : du 2 au 8 juillet, du 6 au 12 octobre. La prestation comprend le vol, les déplacements, les entrées des sites et parcs, l’hébergement en chambre double, la restauration (sauf boissons) et le guidage. Attention les prix du voyage avion peuvent évoluer jusqu’à la date de paiement.
Les passagers doivent avoir un passeport valable jusqu’à 6 mois après la date de retour.
Demandez notre fiche descriptive et inscrivez vous dès maintenant : secretariat@naturmay.org ou 02 69 63 04 81.

Fête de la nature et programme de rando sont également au programme de la Lettre des Naturalistes.

A.P-L.
Lejournaldemayotte.com