Vous n’avez plus que jusqu’à ce soir minuit pour faire votre plein avant le coup de massue du 1er mai ! Depuis 3 mois, les prix des produits pétroliers s’envolent. Et l’encadrement prévu par la loi Lurel pour lutter contre la vie chère dans les Outre-mers ne peut rien y faire.
La préfecture de Mayotte rappelle que les prix des produits pétroliers à Mayotte sont fixés en application des dispositions du code de l’énergie et par un arrêté interministériel de méthode du 5 février 2014.
En application de ce dispositif de régulation des prix, le préfet vient de signer l’arrêté qui fixe le tarif des produits pétroliers pour Mayotte à partir du 1er mai 2018, 0h.
Le prix du litre en € est ainsi fixé à :
Supercarburants sans plomb : 1,51 €/litre, soit 5 centimes de plus qu’en avril, un hausse de 19 cents depuis février où il valait 1,32€/litre.
Gazole : 1,25 €/litre, soit 7 centimes de plus qu’au mois précédent, et +15 cents qu’en février.
Pétrole lampant : 0,86 €/litre, soit 3 centimes de plus
Mélange détaxé : 0,99 €/litre, soit 2 centimes de plus
GO marine : 0,88 €/litre, soit 5 centimes de plus
Le prix de la bouteille de gaz de 12 kg est stable à 22,50 euros.
Si la régulation des prix pétroliers s’inscrit dans l’action du gouvernement dans la lutte contre la vie chère au profit des consommateurs mahorais, elle ne peut que suivre la tendance mondiale.
La Syrie et Paris
L’augmentation est continue en métropole où le sans-plomb se paie entre 1,49€/l et 1,55€/l en fonction de sa qualité. La tendance est toujours liée aux mouvements des prix du pétrole, actuellement aux alentours de 55 $ le baril, il avait même atteint 60$ en décembre dernier, et à la chute de l’euro par rapport au dollar qui sert de monnaie de référence pour la fixation des cours.
Une hausse qui continue à découler d’un accord des pays exportateurs de pétrole de l’OPEP, notamment, de réduction de la production pour soutenir les cours, des tensions au Proche-Orient après les frappes sur la Syrie selon les experts en géopolitique, mais aussi de l’accroissement des taxes sur le carburant par le gouvernement, notamment sur le gazole jugé peu écologique.
Face à cette charge supplémentaire, les entreprises vont être tentées de la répercuter sur leurs clients, par une hausse des prix qui pourrait provoquer de nouvelles tendances inflationnistes.
Particulièrement vulnérable dans le secteur de l’aérien, Mayotte pourrait en connaître « le prix », sans mauvais jeu de mot. Le carburant étant la deuxième plus grande dépense des compagnies aériennes après la main d’œuvre. Alors que les prix du carburant n’avaient pas été répercutés immédiatement à la baisse sur les billets après 2014 en raison du « taux de couverture », les compagnies se fournissant à l’avance sur une période de forte hausse du kérosène, on espère que le consommateur sera épargné dans un premier temps, par la hausse actuelle des cours…
Anne Perzo-Lafond
lejournaldemayotte.com