Fin des aides DASU pour les lycéens

Un vent de panique souffle sur les lycéens qui partent poursuivre leurs études en métropole : le conseil départemental ne prend plus en charge de nouveaux dossiers. Une décision prise en séance plénière de décembre dernier, et qui fait des vagues.

0
3444

La Direction des Politique Scolaires et Universitaires (DPSU, ex DASU) est régulièrement critiquée par les étudiants mahorais pour ses retards de paiement, et invariablement, le conseil départemental se retourne vesr la paierie départementale. Pas de flou cette fois, les compléments de bourses nationales, versés par le conseil départemental, ont fait l’objet d’un remaniement.

Précisons tout d’abord que ces compléments de bourses n’ont pas de caractère obligatoire, c’est une politique volontariste du département. Elles évoluent entre 161 et 278 euros par mois, selon la filière choisie, celles en tension étant privilégiées.

On sait que pour les étudiants les contraintes ont changé. Il n’est plus nécessaire d’avoir séjourné pendant 25 ans sur le territoire, mais 15 ans, en revanche, il faut prouver sa nationalité française ainsi que celle de son parent ou responsable légal.

Quant aux lycéens, les nouveaux dossiers ne seront plus pris en charge pour la prochaine rentrée de septembre, précise la délibération. Après la 3ème, il ne faudra donc compter que sur la bourse nationale.

Dépenser sans trop compter pour la jeunesse

Le DGS du Département, Mahafourou Saïdali s’en explique : « Les lycéens qui partent après la seconde vont suivre des filières qui n’existent pas à Mayotte. Le vice-rectorat nous en fournit la liste tous les ans, mais nous ne décidons de rien. Ce n’est pas de notre compétence, or cette prise en charge nous coute cher. De 2004 à 2017, nous avons déboursé pour les lycéens et les étudiants 125 millions d’euros, c’est énorme pour un budget comme le nôtre ! Nous demandons à l’Etat de prendre en charge ces lycéens. » Une dépense de 10 millions d’euros par an.

Et ça urge car ce sont essentiellement les filières professionnelles qui sont visées, porteuses de débouchés immédiats pourtant : « Certains lycées professionnels de métropole refusent les lycéens qui n’ont pas le complément de la DASU », alerte le responsable d’un centre de formation.

Un sujet que les élus ont abordé avec la délégation interministérielle la semaine dernière.

Si la position du Département est audible, il serait bienvenu de compenser cette économie par des dépenses équivalentes en faveur de la jeunesse et de la poursuite des études sur le territoire. En plus du minimum syndical du lancement des contrats de formation professionnelle.

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com