Depuis plusieurs semaines, dans beaucoup de villages, des rondes d’habitants visitent les cases illégalement implantées pour demander à leurs occupants de partir. A Tsoundzou 1 ce mercredi, c’est une démarche légale qui a abouti après un jugement du TGI de 2016, à l’expulsion par la police d’une famille d’un banga qu’elle occupait depuis 20 ans dans la commune de Mamoudzou, informaient ce mercredi nos confrères de Mayotte 1ère.
C’est dans ce contexte que plus d’une cinquantaine de Comoriens se sont rassemblés ce mercredi soir vers 18h à la mairie de Sada, comme nous le relate la première élue, Anchya Bamana : « Ils nous ont expliqué ne pas vouloir partir. C’est une réaction à la position des administrés qui commencent à comprendre qu’ils se mettent dans l’illégalité en hébergeant ou en faisant travailler des étrangers en situation irrégulière ». Les habitants se sont déplacés à la mairie, et la confrontation a failli dégénérer, « la nuit fut courte », glisse l’élue.
Le directeur de cabinet sur place
La justice a frappé de nombreux coups ces dernières semaines contre les « marchands de sommeil », certains exploitant la misère en ne rémunérant quasiment pas les travaux effectués pour leur compte. « J’avais écrit aux habitants connus pour héberger des étrangers en situation irrégulière, doublé d’un gros travail de recensement de la police municipale, et nous avons renouvelé l’opération ce 7 avril avec le substitut du procureur. Des administrés sont venus alors me voir pour me signaler vouloir se séparer sans violence des occupants de leurs terrains. »
Mais ces derniers se seraient rebellés, « une barque a été dégradée ». Une tentative de décasage a été avortée, « nous ne voulons pas de violence, mais la situation est très tendue avec des étrangers qui se font menaçants. Heureusement, la préfecture a été très réactive, et nous travaillons de concert. » Le directeur de cabinet du préfet Etienne Guillet doit se rendre à 16h sur place, « pour poursuivre le dialogue avec la population », indique l’élue.
Qui ne comprend pas que le gouvernement ne vienne pas à bout de la situation de blocage des reconduites avec l’Union des Comores : « On me dit que malgré la suspension d’octroi des visas, la situation n’est pas réglée. Nous avons besoin d’un geste fort », concluait-elle en se préparant à défiler dans les rues de Mamoudzou ce jeudi sur ce sujet.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com