Le voleur de culotte était caché sous le lit

Fracturer une entrée, ne pas trouver de biens de valeurs et dérober une culotte avant de se faire attraper par la police, ce cambrioleur aurait de quoi faire sourire si les faits n'étaient pas traumatisants pour la victime.

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Le code pénal , clé de voûte des décisions judiciaires

Si vous craignez le croque-mitaines, ce monstre censé se cacher sous le lit pour effrayer les enfants, arrêtez de lire tout de suite. Sinon voici l’histoire bête d’un voleur pour le moins… culotté.
C’était le 12 juillet, il faisait beau à Ouangani et ce jeune homme qui errait dans la rue a eu l’idée d’un cambriolage a priori facile. Une maison vide de ses occupants, la propriétaire venant de la quitter. Il tente alors de forcer la porte, causant d’importants dommages matériels, mais ne parvient pas à l’ouvrir. Il fait donc le tour et fracasse une petite fenêtre.

Philippe Ballu
Le président Philippe Ballu

Le temps passé à chercher une entrée suffit à des voisins pour repérer le manège. Un témoin appelle alors la propriétaire qui revient en vitesse, et plusieurs riverains entrent dans l’habitation. Le larron tente de fuir mais la fenêtre par laquelle il avait réussi à entrer était trop étroite pour ressortir. Commence la recherche du voleur, introuvable pendant de longues minutes. Jusqu’à ce qu’un des habitants le déniche, caché sous le lit. Sans violence, les habitants le remettent alors à la police municipale. En le fouillant, le butin que les policiers trouvent sur lui laisse songeur. Une paire d’écouteurs « ramassés par terre » selon lui, et… une culotte « de couleur blanche et noire », chipée dans un tiroir de la chambre.
« Il est de Ouangani, tout le monde le connaît comme quelqu’un qui entre dans les habitations » explique la victime à la barre du tribunal de Mamoudzou.
Au vu du faible préjudice, l’habitante malheureuse demande à retirer sa plainte. « Cela n’empêche pas le tribunal de le poursuivre » l’informe le président qui a cherché en vain à savoir si la victime avait subi des pressions. « Il n’est pas revenu depuis » affirme-t-elle.
Le substitut Rieu
Le substitut Rieu

« Je voulais juste prendre quelque-chose pour bouffer »
Absent à la barre, le prévenu avait expliqué en audition avoir « fouillé les tiroirs pour trouver quelque-chose à vendre, la culotte je pensais la vendre 2€. Je vais rembourser avec le RSA » a-t-il promis au sujet de la porte endommagée. « Je voulais juste prendre quelque-chose pour bouffer » (sic) justifie-t-il.
Au final il ressortait un procès cocasse où, sans pour autant devenir la fête du slip, les différents magistrats ont rivalisé de jeux de mots. « A Mayotte un sous-vêtement c’est un fétiche n’est-ce pas ? » demande le président au traducteur. « Seulement pour les hommes » lui répond ce dernier.
« On ne peut donc pas le qualifier de fétichiste » s’amuse le juge. « Je n’ai pas d’expertise psychiatrique en ce sens » ironise en retour le procureur Rieu.
Celui-ci estime toutefois que  » sice dossier peut paraître anecdotique, c’est quand même quelqu’un qui entre dans un domicile, vole un sous-vêtement féminin ». Soulignant le caractère traumatisant voire humiliant de l’expérience pour la victime, il réclame quatre mois de prison avec sursis. Les juges ont tranché pour une peine de 3 mois avec sursis. Une peine d’avertissement pour qu’on ne le reprenne pas la main dans le tiroir.
Y.D.