« Pour le premier chiffrage, hors ressources humaines, le plan en investissements se chiffre à 1,3 milliard d’euros, mais je suis persuadée que dans quelques semaines, il se chiffrera à un montant encore plus élevé » affirme la ministre Annick Girardin.
Ce chiffre dépasse celui annoncé lundi par Mouslim Abdourahaman, maire de Bouéni, et même celui débloqué pour la Guyane. C’est donc un ensemble de mesures extrêmement fortes qui a été annoncé ce mardi. En tout, 53 engagements, totalisant 125 actions à réaliser.
Dans un premier temps, on peut noter la volonté de donner plus d’autonomie et de responsabilités à Mayotte. L’Agence Régionale de santé, le vice-rectorat et Pole emploi seront désormais des structures « de plein exercice ». Sortir de cette sensation de tutelle de La Réunion était une demande répétée des différents acteurs du département, que le gouvernement a entendue.
Pour la jeunesse, des mesures concernent les équipements sportifs. Un demi-milliard d’euros est mis sur la table pour les constructions scolaires, et des projets de cantines sont en cours, notamment à mesure de 10 000 repas par jour à Kawéni.
En outre, « plus de 500 recrutements seront opérés, dont 150 en plus de ce qu’impose la progression des effectifs, afin de réduire les écarts entre les dotations REP et REP+. »
Sur le volet sécurité, le gouvernement confirme des augmentations d’effectifs. Un troisième escadron de gendarmes mobiles sera affecté « durablement ». Des brigades seront créées à Koungou cette année et à Dembéni l’an prochain.
La compagnie départementale d’intervention, réclamée par les syndicats policiers, sera créée et les réservistes police et gendarmerie seront doublés.
Deux navires sont attendus en septembre, comme convenu lors du plan d’urgence annoncé en mars. Toutes les mesures annoncées à ce moment-là sont maintenues.
Le Fonds interministériel de prévention de la délinquance est doublé à 600 000€, une bonne nouvelle pour les associations. C’était notamment un souhait du Capitaine Chamassi, exprimé ce week-end.
Côté logement, deux grands axes : la construction de logements sociaux, avec un objectif de 400 nouveaux logements cette année, et une réforme permettant d’accélérer les expulsions pour lutter contre l’habitat illégal. Le budget de la politique de logement social augmentera de 50% à 30 millions d’euros.
Outre ces sujets phares, d’autres sont sur la table mais demandent plus de temps. C’est par exemple le cas de l’allongement de la piste, ou la modernisation du port.
« Ces premières mesures comprennent à peu près 70% de tous les projets qui nous ont été présentés. Nous avons voulu tenir compte de toutes les propositions. 15 à 16% sont en travaux et vont nécessiter quelques mois supplémentaires. » Notamment l’hôpital extraterritorial, « un sujet difficile juridiquement ». D’autres mesures « n’ont pas été retenues ».
Réactions prudentes
Ces annonces ont généré à chaud des réactions prudentes.
« Une centaine de kwassas arrivent chaque nuit, déplore Mansour Kamardine, c’est un échec évident. Il faut continuer le combat. C’est dans cet esprit là que je m’inscris pour l’avenir. Je ne désespère pas que nous continuerons le travail nécessaire. Nous avons eu une réunion de travail, on nous a dit de ne pas faire peur aux Mahorais. J’ai répondu à la ministre que c’est le gouvernement qui fait peur aux Mahorais. »
« On peut mieux faire, notamment sur les sujets en suspens et tout ce qui relève de l’équilibrage du territoire. » juge quant à lui Soibahadine Ibrahim Ramadani, président du Conseil Départemental qui salue toutefois des « annonces encourageantes ».
Thani Mohamed SOilihi salue des « mesures sans précédent » qu’il accueille avec « prudence ».
« Je suis satisfait à 75%, il vaut voir comment on va consommer ça pendant le quinquennat. La réponse est dans le pourcentage pour lequel on attend des réponses. J’attends concrètement quelles seront les mesures incitatives. Il faut que nous soyons à la hauteur pour réaliser ces promesses. Le plus gros du boulot reste à venir. »
Afin d’œuvrer « en toute transparence », un site web sera créé d’ici la fin de l’année pour, comme en Guyane, suivre en temps réel la réalisation de ces promesses.
L’ensemble des mesures annoncées est à retrouver ici : Mesures pour Mayotte
Y.D.
1,3 milliard d'euros, des annonces historiques et un accueil prudent
Annick Girardin a annoncé un plan "sans précédent" pour Mayotte. 1,3 milliards d'euros minimum, 500 millions pour les écoles, des recrutements et des mesures incitatives.
Il semblerait que notre député Kamardine tape un peu dans les boites, je ne vois pas comment une centaine de Kwassas pourrait arriver chaque nuit. je crois que son mandat lui monte à la tête.