Séismes : la Croix Rouge "au contact de la population"

La Croix Rouge a mené ce lundi matin une opération de sensibilisation aux premiers secours à Bandrélé. Une démarche bien accueillie par des habitants encore nombreux à dormir dehors et après une nuit bien agitée.

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Les volontaires de la Croix-Rouge accueillent les habitants à Bandrélé, bientôt dans les autres communes

« L’enjeu aujourd’hui est d’aller au contact de la population » explique le sous-préfet Etienne Guillet. A ses côtés, des bénévoles de la Croix Rouge commencent à accueillir des habitants pour une opération prévention. Après l’action du vice-rectorat dans tous les établissements scolaires, c’est le grand-public qui est cette fois visé. Et pour cause, avec quelque 700 secousses enregistrées en 12 jours, « des gens continuent à sortir pour dormir dehors, ils s’y sentent plus en sécurité » témoigne une habitante de Bandrélé.
Pour elle, ce type d’intervention est bienvenu. « Comme tous les habitants on a du mal à trouver le sommeil. Je suis venue voir ce que la Croix-Rouge pouvait nous apporter comme conseils au cas où la chose devenait plus grave. »
Et il y en a eu, des conseils. D’abord la préfecture a émis une plaquette avec un certain nombre de recommandations adaptées à l’épisode sismique que nous traversons. La Croix rouge a quant à elle réalisé un document d’initiation à la réduction des risques. Disposer de réserves d’eau ou d’une couverture de survie font partie des conseils figurant dans ce document distribué à la population. La mairie a aussi accueilli des démonstrations de gestes de premiers secours, comme le massage cardiaque, ou comment détecter un arrêt cardio-respiratoire. Pendant ce temps, deux équipes se sont déplacés dans la ville toute la matinée pour rencontrer les habitants et leur donner des exemplaires des deux documents réalisés.
A Paris, « tout est prêt » en cas d’urgence

Echange sans détour entre le directeur de cabinet du préfet Etienne Guillet et des habitants

Outre ces mesures, appelées à se répéter dans d’autres communes, le directeur de cabinet Etienne Guillet s’est longuement entretenu avec des habitants soucieux, et qui avaient beaucoup de questions à lui poser. Au fil de cette discussion informelle tenue à l’ombre d’un arbre dans la cour de la mairie, le « dir’cab » a notamment répondu sur les fissures constatées au collège de Dembéni et qui ont suscité un débat entre enseignants sur l’opportunité d’un droit de retrait. Mais selon Etienne Guillet, ces fissures ne sont pas liées aux séismes, même si ceux-ci ont motivé une surveillance accrue. « Il s’agit à Dembéni d’un problème de malfaçon initiale. On a mis des témoins et on a étayé. Dès qu’il y a eu les séismes, on a refait des contrôles, les fissures n’ont pas bougé et les experts assurent que la structure tient bon. »
Dans l’éventualité d’une aggravation de la situation, le fonctionnaire précise aussi que « tout est prêt » à Paris pour une aide d’urgence si c’était nécessaire. « On n’appuie pas sur le bouton car il n’y a pas de raison de le faire » ajoute-t-il.
« J’avais beaucoup de questions, ce sont des réponses classiques, mais je ne suis pas vraiment convaincu » regrette Malidi Mohamed, un autre habitant, à l’issue de l’échange.
Initiation aux gestes de premiers secours dont le premier est de composer le 15

Murielle Lignon, une autre enseignante encore secouée par la succession de séismes de la nuit, trouve à positiver. C’est sur la page Facebook du préfet de Mayotte qu’elle a appris l’organisation de cette demi-journée d’information.
« Ce qui me rassure, c’est très personnel, mais ce sont les animaux. J’étais en 1988 aux grosses inondations de Nîmes, les animaux étaient partis deux jours avant. Ils sentent des choses qu’on ne perçoit pas. Ici les animaux restent, ça me rassure un peu. »
Y.D.

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