Deux débrayages ce vendredi chez SFR

Il n’y a pas que sous la terre que ça tremblait ce vendredi matin, les salariés de SFR ont stoppé par deux fois le travail pour exprimer un mécontentement qu’ils espèrent porter jusqu’à La Réunion.

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Le rideau est resté fermé de 7h30 jusqu’à 8h30 au rond point El Farouk rebaptisé du nom de l’opérateur SFR où siège l’immeuble. Les salariés se sont regroupés dans la cour à l’appel de la CFDT et de la CFE CGC, pour des motifs peu courants : « Nous déplorons un manque d’hygiène dans nos locaux », rapporte Hassigne Mathias, la secrétaire du CHSCT. Le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail est mis en place dans toute entreprise de plus de 50 salariés, il exerce notamment des missions liées à la prévention, à la protection de la santé physique et mentale et à la sécurité des salariés.

« Nous sommes obligés d’alerter et de veiller pour que les poubelles soient sorties sur le trottoir, les locaux sont sales, avec des taches au plafond ou des trous », déplore la jeune femme. Elle nous fait visiter les locaux, et il suffit de passer le doigt sur les produits disposés sur les montants pour ressentir l’épaisseur de poussière : « Nous vendons des téléphone ou des accessoires à 120 euros sur des étagères poussiéreuses, ce n’est pas digne de l’image de SFR ! Pas celui que nous avons connu en tout cas, tout se dégrade », constate Anrmy Bourhane, syndiqué à la CFDT, en faisant référence à un précédent directeur.

Entretien négligé

Plus profondément, ils déplorent de ne pas avoir de direction sur place, « notre directeur régional est arrivé lundi, pour repartir mercredi, et ne vient pas tous les deux mois comme il l’avait annoncé. Il n’est pas venu nous saluer ni nous souhaiter un bon ramadan, ni recevoir les instances représentatives du personnel. Surtout, nos revendications sur l’hygiène ne sont pas écoutées. »

Manque de communication

Un nouveau débrayage des 55 salariés sur les différents sites, expliquent-ils, a eu lieu à 10h, jusqu’à 11h : « Nous demandons une personne en plus aux moyens généraux, et surtout, un directeur local qui comprenne les problématiques quotidiennes et les fasse remonter ». Ils demandent la tenue d’un CHSCT extraordinaire rapidement.

Poussière sur les meubles

Les imperfections qu’ils nous dévoilent en visitant les locaux contrastent avec le hall d’accueil de la boutique refait à neuf, alors que dans le carré professionnel, un canapé rouge sali n’est guère engageant, « nous recevons les directeurs ici, sans aucune confidentialité et au milieu des cartons. » A l’étage, l’eau coule des plafonds en saison des pluies, informent-ils.

Contacté par le JDM, Patrick Josset, directeur adjoint de SFR Réunion, réagit aussi sec : « Je ne comprends pas ce mouvement au lendemain de mon départ, et sans qu’aucune revendication ne m’ait été remontée. S’il y a des problèmes je les règlerai, mais qu’ils me remontent tout ça par écrit », lance-t-il.

Canapé noirci au niveau de la nuque… un ensemble indigne du premier opérateur de l’île

Ce n’est pas la première fois que le management peine à être efficace lorsqu’il n’y a pas de direction décentralisée sur place. Espérons que SFR se souvienne qu’il reste l’opérateur historique de Mayotte, et rétablisse la communication avec ses salariés.

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

 

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