Madagascar : démission du gouvernement, le président reste en place

La Haute cour constitutionnelle a tenté de ménager la chèvre et le chou après la demande de l'opposition de faire destituer le président Hery Rajaonarimampianina. La HCC a prononcé ce week-end la dissolution du gouvernement, mais a rejeté la destitution du chef de l'Etat.

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Les députés malgaches ne sont plus dans l’Assemblée mais dans la rue. Qu’ils soutiennent le président Hery Rajaonarimampianina ou qu’ils réclament sa démission, tous tentent de tirer la couverture à eux après la décision ce week-end de maintenir à son poste le président de la république. Après avoir jugée « recevable » la demande de destitution formulée par des députés d’opposition suite à une manifestation qui avait fait deux morts, la HCC a tenté une solution de compromis. Pas de destitution du président, mais la dissolution du gouvernement. Dans la foulée, le premier ministre Olivier Solonandrasana Mahafaly  a annoncé qu’il démissionnerait dans la semaine. La HCC réclamait en effet la nomination d’un premier ministre de consensus pour tenter de sortir de la crise actuelle.
Selon l’opposition, des lois électorales présentées à quelques mois de la présidentielle viseraient à écarter de la course au pouvoir les deux principaux candidats d’opposition, les anciens présidents
Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. Les députés d’opposition affirment en outre que leurs confrères ont été achetés pour voter ces lois. Une accusation que réfute le pouvoir qui réclame « des preuves ».
Ce week-end donc, les députés des deux camps, pro et anti Rajaonarimampianina ont manifesté. Les premiers estimant que la décision de la HCC conforte le président à son poste, et de disant prêts à nommer un premier ministre. Les seconds y voyant une approbation discrète de leurs revendications.
Toutefois selon le Madagascar-Tribune, c’est bien une « porte de sortie honorable » que la HCC a offert au Président. Sa décision impose que, s’il se présente à sa propre succession, il devra démissionner de son poste deux mois avant le scrutin. Ce, afin de garantir la neutralité des autorités. La démission du président pourrait survenir d’ici la fin juin selon le journal malgache qui évoque la possibilité d’élections anticipées en août.
Une transition politique attendue en tout cas avec fébrilité, car la crainte d’affrontements reste vivace. « c’est surtout le remake du « lundi noir » du 26 janvier 2009 avec toutes ses exactions qui est à craindre » concluait samedi le quotidien.

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